Côte d’Ivoire: Comment démystifier la croissance et la redistribution des richesses en 3 questions

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Par Attoh Walah Libre opinioni

Comment démystifier, de façon simplifiée mais non simpliste, les rodomontades de la croissance à deux chiffres.

Dans un village A qui gagnait 100 F par an, arrivent de nouveaux habitants (investisseurs étrangers) et usuriers (Banque mondiale – Fmi), qui investissent chaque année 20 F de sorte que pendant 5 ans, la richesse annuelle (Pib) créée vaut 20 F de plus que celle de l’année dernière. Ce qui aboutit donc à une forte croissance économique de 20% par an, dont s’en vantent le chef du village et ses notables (gouvernement). Mais après chaque année de production, les nouveaux investisseurs rapatrient leurs bénéfices équivalant à 20 F, et les usuriers récupèrent leurs intérêts qui avoisinent 10 F. Pour la première année de production, la richesse nette créée dans le village A est de 90 F (120 – 30).

Dans un village B qui gagnait aussi 100 F par an, le chef du village et ses notables inventent un nouveau système où chaque villageois a le droit d’hypothéquer (« mettre en garant », dans le jargon ivoirien) sa terre afin de financer les machines et les semences de son exploitation agricole, ou de s’acheter des poules-pondeuses pour développer son élevage avicole, ou encore financer l’agrandissement de son troupeau de moutons et de bœufs etc. Dans ce village B, le surplus de l’activité économique est évalué à 5 F chaque année pendant 5 ans. Les prêts ont été faits de manière endogène, c’est à dire entre villageois riches (banques-prêteurs locaux) et les villageois ayant des activités agricoles, artisanales et agropastorales: il y a donc une richesse nette de 105 F la première année de production dans le village B.

1. Entre le village A et le village B, quel est le village le plus riche après 5 années de production ?

2. Quel(s) parallèle(s) faire entre la situation du village A et la notion de croissance appauvrissante ?

3. La Côte d’Ivoire est-elle plus proche de la situation du village A ou de celle du village B ?

Atto Walah est un économiste, sympathisant de LIDER

Ndlr: Toute ressemblance entre la politique du gouvernement Ouattara (village A) et le projet de société LIDER défendu par le Pr. Mamadou Koulibaly (Village B) est intentionnelle.

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