« L’impérialisme est une stratégie ou une doctrine politique de conquête, visant la formation d’un empire ou d’une domination ». Wikipédia.
Rien n’est immuable, sempiternel, inchangeable sur terre.
Le monde n’est pas figé.
Seul l’ignorant et le peureux sont inactifs, incertains, vacillants, irrésolus car pétrifiés par des discours mensongers, fantasmagoriques, insidieux de ceux qui ont fait les bancs d’école sans avoir étudié.
Ma cousine me dit un jour : « Tu sais, il y a ceux qui ont fait les bancs, ceux qui son aller à l’école, ceux qui ont fréquenté et enfin ceux qui ont étudié.
Beaucoup sont ceux, qui ont fréquenté sans avoir étudié.
Voilà le problème de notre Afrique noire, ils ne captent pas, ne saisissent pas la réalité et acceptent, approuvent, ratifient ce qui est inadmissible, inacceptable, intolérable, c’est l’Afrique en marche… Ils occultent la réalité.
Ne soyons pas surpris d’avoir été bombardé par les dirigeants français pour ensuite introniser un gouverneur qui satisfait leurs intérêts donc fait leur bonheur. Un panafricaniste ne peut les satisfaire car contraire à leurs intérêts, à leurs désirs, à leur vision. La preuve, d’innombrables panafricanistes en ont payé de leur vies.
Un professeur ivoirien dit un jour à une demoiselle de venir au tableau, elle se leva avec une lenteur sans pareille, une allure nonchalante et une démarche aussi lente que celle d’une tortue. Le prof exaspéré, dit à la classe : « L’Afrique en marche » et la demoiselle de répondre : « Elle marchera sans moi ». Que ceux qui veulent comprendre, comprennent…
Parlons maintenant du gouverneur intronisé sous le règne de Sarkosy, ne soyons pas étonnés car nous vivons encore aujourd’hui sous le règne de la loi cadre. Que stipule cette loi ! Le 23 juin 1956, adoption par Gaston Defferre avec l’appui de feu le président Félix Houphouet Boigny. « Cette loi transforme en profondeur la façon de gouverner les colonies françaises, modifie les pratiques électorales… le gouvernement est autorisé à statuer par décret dans un domaine réservé en principe à la loi ». Sophie Dulucq. historienne.
« L’un et l’autre ne cessent d’exposer que le seul moyen d’éviter un embrasement général est d’accorder à l’Afrique française son autonomie. Il n’est question, ni pour l’un, ni pour l’autre de : « sortir de la république française ». Il convient seulement de l’aménager « pour que dans la cité française, chaque peuple d’outre-mer puisse vivre avec son génie propre, fécondé par l’esprit français, avec ses besoins, ses goûts, ses écoles, ses arts, ses mosquées, ses églises, pour que nous puissions vivre en paix, différents certes, mais ensemble ». Georgette Elgey, journaliste, écrivaine et historienne.
« En dehors des domaines comme la défense, la politique extérieure et la monnaie, les autres affaires relèvent de la compétence des territoires d’outre-mer. Elles sont gérées par un conseil de gouvernement dont la vice présidence est assurée par le leader de la majorité parlementaire et la présidence par le gouverneur, chef du territoire. Mais très tôt, suite à un amendement de la loi, cette dernière charge est revenue au leader du parti majoritaire, faisant ainsi du gouverneur, une personnalité purement et simplement emblématique de la métropole ». Jean-Baptiste Gnonhoue, « L’Afrique noire francophone de la loi cadre à l’indépendance ».
Dieu a-t-il raison d’avoir dit : « Mon peuple périt par manque de connaissance ».
Encore beaucoup à dire sur la loi cadre…
Nous ne sommes ni indépendant, ni souverain. La fête de l’indépendance n’est qu’une mascarade, un carnaval, un cortège dans le but de tromper le peuple, tronquer la réalité et se divertir. Quelle mise en scène grotesque et trompeuse.
Ceux qui ont étudié se battent pour une indépendance réelle et une souveraineté visible mais ceux qui ont fait les bancs leur barrent le chemin de la liberté parce qu’ils se sentent confortable dans l’asservissement, le contentement du singe à qui on jette une pomme. Mon peuple n’est pas libre, mon peuple n’arrive pas à se soigner, les dozos font la loi, on entend par-ci, par-là des sacrifices humains, les gens sont en prison depuis des années sans être jugés, de nombreux analphabètes sont à des postes de responsabilité, l’opposition muselée, emprisonnée, les étudiants matés, gazés, etc. et on nous parlent d’émergence parce que le maître a demandé de véhiculer ce mot que la majorité n’en comprend ni la longueur, ni la hauteur, ni la profondeur, au plus, la substance, la quintessence du mot mais, ils parlent d’émergence dans les rues sans même connaître une lettre de l’alphabet : Diantre! Quelle misère intellectuelle.
Ils ne comprennent rien à ce que vit le continent et pourtant, le symbole est là près d’eux, ils voient le symbole de la domination, de la domestication, de la conquête, du contrôle, de l’empire et de sa suprématie mais n’arrivent pas à interpréter ni appréhender la chose, cette image : Le 43e Bima à Port-Bouët. Nous sommes encore dans les chaînes du 43e Bima et on vient nous distraire avec un mot dont ils ne comprennent pas la teneur, c’est-à-dire sa nature, son poids, son contenu, son tempérament.
Le désordre ne peut cohabiter avec l’émergence, il faut d’abord débattre sur le civisme. Le civisme est la priorité que nous accordons aux intérêts de la nation sur ses intérêts particuliers. C’est aussi l’attachement à la communauté nationale ainsi qu’au respect de ses institutions. Encore, le civisme est le dévouement que l’on doit avoir pour son pays et son peuple. Le civisme c’est le respect des lois que nous nous donnons, c’est le dévouement que l’on a pour l’intérêt public : la chose publique. Toujours le civisme nécessite « une conscience politique » ainsi que la conscience de ses droits et devoirs vis-à-vis de la collectivité. Ajoutons à cela la civilité, c’est-à-dire le savoir vivre, la politesse.
La goujaterie, la discourtoisie et la grossièreté règne en maître sur cette colonie de 322,462 km² et on vient de manière très audacieuse nous parler d’émergence : Outrecuidance, grandiloquence. Tout le monde n’a pas fait les bancs ni fréquenté mais beaucoup ont étudié et parmi eux certains qui n’ont pas fait les bancs. Ce n’est pas parce qu’on a pas fait les bancs qu’on est pas intelligent et on peut même apprendre de ces gens, j’en sais quelque chose. Parmi mes amis et les personnes que je considère et respecte, certains n’ont pas eu l’opportunité de faire les bancs, c’est-à-dire d’aller à l’école, ce qui n’enlève rien à la qualité de la personne et à son jugement.
« C’est toi seul qui tape ton tam-tam, c’est toi-même qui danse. Si tu dis que ton rythme est endiablé, c’est toi seul qui sait que le rythme est endiablé : Nous on te regarde ». Pensée ivoirienne.
Il faut comprendre que l’émergence commence d’abord dans l’esprit et non dans la matière. L’émergence n’est pas qu’une vision matérielle, on grandit d’abord en esprit pour ensuite parachever, conclure la pensée dans la matière. L’émergence va au-delà de la matière, l’émergence n’est pas que le m’as-tu vu, il débute dans l’éducation du peuple ainsi que sa propre éducation et ajouter à cela, le civisme, la sécurité, le respect des droits de l’homme, le respect de l’environnement par tous les citoyens ainsi qu’une armée et une police responsables, compétente, sans dozos pour les accompagner. L’émergence ce n’est pas de chasser les étudiants de leurs résidences pour accueillir, héberger des athlètes mais plutôt de construire de nouvelles infrastructures pouvant accueillir ces athlètes en leurs trouvant une nouvelle vocation après les jeux, donc utile pour le peuple.
L’émergence d’un pays n’a rien à voir avec ce que les « républiques bananières » veulent faire croire à leurs peuples, l’émergence est un esprit et non une danse de sorcière. La Côte d’Ivoire, parait-il, « émerge » sans être souveraine parce que encore une colonie, une plantation, un protectorat avec des dozos, des sacrifices humains, le désordre dans les rues et boulevards, des maires, ministres… incompétents, ne méritant pas la place qu’ils occupent : L’émergence bananière. Ils disent pourtant avoir un ministre de la sécurité mais les microbes continuent à tuer en toute impunité.
Que la majorité de nos dirigeants cessent de bafouer notre dignité à l’intérieur comme à l’extérieur.
Il y a ceux qui ont fait les bancs et ceux qui ont étudié!
Beaucoup parlent d’émergence sans comprendre la profondeur du mot : sa longueur, hauteur et largeur. D’autres parlent de souveraineté afin de pouvoir émerger en second lieu sans les réprimandes et coups de bâton des autorités du Septentrion. Des présidents sans réelle légitimité pullulent en Afrique, des présidents imposés par le Septentrion, des mendiants internationaux et pourtant l’Afrique est riche. Comment voulez-vous qu’on nous respecte.
Seul l’ignorant, le profiteur et le peureux peuvent accepter une telle danse. L’ignorant manque de discernement et de savoir, ce discernement qui libère, ce savoir qui grandit. On ne peut émerger dans l’aveuglement, on ne peut émerger sans connaître et combattre la racine du mal.
L’émergence dans ce cas n’est qu’un fantasme, une prestidigitation, une illusion, une manière d’aveugler le peuple qui pour la majorité n’a pas pu avoir les moyens d’aller à l’école, de s’instruire. Pourtant l’instruction et l’intelligence sont deux choses différentes. On peut être instruit sans être intelligent et vice versa.
Ce n’est pas au Septentrion de bâtir notre avenir, un avenir sans souveraineté, mais plutôt à nous-même de le faire dans une liberté et une souveraineté véritable.
Tel devrait être la vocation de tout peuple conscient et digne.
« C’est toi seul qui tape ton tam-tam, c’est toi-même qui danse. Si tu dis que ton rythme est endiablé, c’est toi seul qui sait que le rythme est endiablé. Nous on te regarde ».
A.-Christine Binlin-Dadié
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