En Côte-d’Ivoire des transporteurs exigent une autre baisse du prix du gasoil avant de réduire leurs tarifs

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Par Edwige Fiende

« On ne peut pas baisser les tarifs du transport », tranche Diakité, chauffeur d’un minicar communément appelé “Gbaka“, à Adjamé (Nord Abidjan), où des transporteurs exigent une autre baisse du litre du gasoil, après l’appel du président Alassane Ouattara à baisser les tarifs.

En plein cœur d’Adjamé « Liberté », à la station « Corlay », se trouve l’une des principales gares d’Abidjan, où des « Gbaka » embarquent des passagers pour Yopougon, la plus grande commune d’Abidjan.

Assis sur des bancs, autour d’une vendeuse de boissons sucrées, des chauffeurs observent une pause, avant de prendre la route. Au menu des discussions: l’appel de M. Ouattara à baisser leurs tarifs, une demande qui suscite la grogne.

« A l’époque, le carburant était à 400 Fcfa, on faisait le trajet Adjamé-Yopougon à 200 Fcfa, aujourd’hui le litre du super est vendu à 570 Fcfa, nous avons maintenu le transport à 200 FCFA, l’Etat nous demande de faire encore des sacrifices mais n’est pas prêt à baisser le coût de la vie », s’indigne Diaby, debout, au milieu de ses collègues.

« Le moteur est passé à un million Fcfa, un pneu est vendu aujourd’hui à 80.000 Fcfa contre 70.000 Fcfa auparavant », explique un autre, visiblement en colère.

Après une baisse du litre du super et du gasoil, respectivement de 790 à 570 Fcfa et de 615 à 570 Fcfa, le président ivoirien demande aux transporteurs de réduire leurs tarifs.

A près d’un kilomètre de là, à la gare de Bingerville, à la montée du pont menant à « Liberté », d’autres chauffeurs appellent de tous leurs vœux le président à baisser « encore le gasoil à 500 Fcfa ».

Coiffée d’une casquette blanche, la cinquantaine, le responsable syndical du lieu, Cheik Sanogo, assure que « si le président satisfait à notre doléance, nous allons baisser le coût du transport de 50 Fcfa ».

Le transport Adjamé-Bingerville est à 300 Fcfa et 250 Fcfa pour les passagers de la Riviera (Est Abidjan).

Sur la voie Abobo (commune populaire au Nord d’Abidjan) – Adjamé, en passant par le Zoo d’Abidjan, « devenue petite pour les nombreux Gbaka », les transporteurs plaident pour la chute du prix du gasoil à « 400 FCFA ».

Au milieu du bruit assourdissant des véhicules, près de la cité des 220 logements, à la gare d’Abobo, le responsable syndical Moussa Diaby, la quarantaine affirme qu’ « on peut faire le transport à 150 Fcfa contre 200 Fcfa aujourd’hui, si le gasoil passe à 400 Fcfa car à 570 FCFA, ça nous tue ».

Face à cette divergence gouvernement-transporteurs, la Coordination nationale des gares routières de Côte d’Ivoire (CNGRCI) propose la « réactivation » du cadre de concertation avec le Comité de réajustement des prix des produits pétroliers mis en place en 2008.

« Tant que ce comité n’est pas activé, nous ne serons pas à même de savoir quand le baril du pétrole va augmenter » pour expliquer les changements de prix aux usagers, explique le président de la CNGRCI, Adama Touré.

Sur la ligne Adjamé-Port-Bouët (Sud Abidjan), la réalité est différente, les chauffeurs de taxi appellent à baisser le coût du péage avant une réduction des coûts du transport.

Les tarifs du péage sur le troisième pont reliant la commune huppée de Cocody (Est) à celle de Marcory, au Sud d’Abidjan, varient de 500 à 3.000 FCFA.

« Si le gouvernement veut réellement aider les chauffeurs, qu’il baisse le coût du péage », peste leur responsable Abdoul Kouassi, sous un hangar de fortune.

EFI

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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