Par Connectionivoirienne.net
La journée internationale de la liberté de la presse a été célébrée le 3 mai dans le monde. En Côte d’Ivoire, cette célébration a eu lieu au siège de la télévision ivoirienne où les journalistes et la ministre de la Communication ont eu des échanges de vérités crues sur la situation de la liberté dans notre pays. La partie festive a été précédée d’une marche sur trois kilomètres entre la Maison de la presse et la Rti.
Les discours bien que courtois n’étaient pas à la symphonie entre les organisations de journalistes et leur tutelle. Les premiers, amenés par Guillaume Gbagbo ont dépeint une situation en deçà des espérances quand la ministre décrit une situation plutôt reluisante.
Guillaume Gbato : « Notre pays a encore du chemin à faire pour avoir une presse libre »
Dans son intervention, le secrétaire général du Synappci (syndicat) tout en se réjouissant de quelques progrès en matière de liberté de la presse en Côte d’Ivoire, n’a pas hésité à dénoncer les manquements constatés au cours de l’année qui s’achève (du 3 mai 2015 au 3 mai 2016). « Madame le Ministre de la Communication, si nous pouvons nous réjouir de certaines avancées que j’ai évoquées en amont, force est de reconnaître que notre pays a encore du chemin à faire pour avoir une presse libre, indépendante et autonome », a déclaré Guillaume Gbato. Lequel a illustré ses propos par des cas précis d’atteinte à la liberté de la presse. Il cite notamment l’arrestation et la détention des journalistes Joseph Titi, Marcel Dézogno lors du procès de l’assassinat du général Guéi et tout récemment le cas Kra Bernard, suspendu par sa hiérarchie pour avoir interpellé le pouvoir sur la cherté de la vie. Guillaume Gbato a également déploré la situation de précarité dans laquelle baigne les journalistes en Côte d’Ivoire. «Comment donc pouvons-nous sérieusement parler de liberté de la presse dans notre pays, quand on sait que la quasi majorité des travailleurs et professionnels du secteur sont des mendiants de luxe. Qui vivent plus, de la générosité de leurs relations que des salaires décents payés par leurs employeurs », a interrogé M. Gbato sans manquer d’inviter la ministre à être plus regardante sur les financements publics octroyés au secteur de la presse et qui ne profitent pas aux journalistes.
Affoussiata Bamba : « La liberté de la presse est une réalité dans notre pays »
La ministre de la Communication qui est montée au pupitre par la suite a répondu point par point aux préoccupations soulevées par le porte-parole des journalistes. On retiendra que selon elle, tous les cas d’atteinte à la liberté soulevés ne sont pas le fait de l’Etat mais d’entités privées. Pour elle, Titi Joseph n’a pas été interpellé dans le cadre de l’exercice de sa profession, idem pour Marcel Dézogno qui aurait, selon elle, enfreint aux règles établies par le président d’un tribunal. Sur le cas du directeur de l’information de la Rti, elle soutient que celui-ci a été relevé de ses fonctions par sa hiérarchie et non par l’Etat. Dans tous les cas, « nous sommes fiers d’affirmer que la liberté de la presse est une réalité en Côte d’Ivoire », affirme la ministre qui invite les journalistes à dénoncer les patrons qui violent leurs droits.
Au dernier classement mondial, la Côte d’Ivoire a occupé le 86e rang en matière de liberté de la presse. Cela est mieux par rapport aux années antérieures, a laissé entendre la représentante du gouvernement.
SD
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