Par Connectionivoirienne.net
Après le conflit Koulango – Lobi
Les événements du 24 au 27 mars 2016 à Bouna pourraient connaître une suite judiciaire si l’on en croit la détermination du Forum des Ong du Conseil de l’Entente (Fonce) dirigé par Alexandre Loh Guida qui vient d’effectuer une mission dans la région du Bounkani.
Au regard des faits graves, qu’il a pu relever, suite aux entretiens qu’il a pu avoir avec les autorités traditionnelles dont le roi de Bouna, le chef central des lobis, l’imam de Bouna et bien d’autres, Alexandre Loh Guida estime qu’il y a eu volonté délibérée de tuer et de détruire des biens d’autrui. Aussi, envisage-t-il de porter plainte contre deux principaux instigateurs des troubles. Il s’agit de Jean Marie, chef des dozo de Bouna et de Hien Djémité Charles, membre du Conseil régional du Bounkani. Ce, pour trouble à l’ordre public, assassinat, homicide volontaire et destruction de biens d’autrui.
Le trône visé
Dans son rapport intitulé « Conflit à Bouna, le trône royal visé » et remis à la presse, Alexandre Loh Guida affirme dans sa conclusion que « contrairement à ce que les médias d’état font croire, les populations de Bouna se regardent en chien de faïence. Aujourd’hui, Bouna est une ville morte. Les bourreaux ont enlevé la tenue dozo et narguent la population. Il ne peut y avoir de réconciliation sans justice »
Ledit rapport accuse le chef des lobis, Bitaté Hien d’avoir « assisté sans réagir », à la barbarie de sa communauté. Pis, son fils Hien Djémité aurait joué un rôle nocif dans l’aggravation du conflit. Les dozo, eux, seraient rentrés en guerre, selon les explications de M. Guida, pour porter main forte à la communauté lobi. Ils auraient ainsi abattu, ajoute-t-il, plusieurs personnes en ville et dans les campements alors qu’ils recherchaient des peulhs chez leurs tuteurs Koulango.
Pour redonner à la coexistence pacifique toutes ses chances, L’Ong propose que soit traitée avec diligence la question du désarmement des dozo pour éviter d’autres bains de sang. De même, elle propose que l’Etat intervienne dans le règlement des problèmes du foncier rural qui alimentent si souvent les conflits intercommunautaires, à Bouna et ailleurs.
SGD à Abidjan
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