Par Connectionivoirienne.net
Dans la guerre qu’il livre à Sangaré, Pascal Affi N’guessan a décidé de déconstruire l’image de son adversaire à coups de révélations. Mais au-delà de Sangaré, c’est Laurent et Simone Gbagbo qui font les frais de ses déclarations en public. Des déclarations qui ont tout l’air d’un témoignage à charge contre celui qu’il considère encore comme son mentor.
Dans la soirée du dimanche 24 avril 2016, au Baron de Yopougon, il rencontrait des chefs de la communauté bété (celle à laquelle appartient Laurent Gbagbo). Et là Affi N’guessan n’a pas fait dans la dentelle en décrivant les derniers instants de Gbagbo à la résidence présidentielle lors de la crise postélectorale. Il évoque plus précisément, sa dernière rencontre avec Laurent Gbagbo.
Morceau choisi : « Le lendemain de la prise de Daloa le 29 mars 2011, je suis allé à la résidence pour rencontrer les ministres en charge de la Défense et de la Sécurité pour comprendre pourquoi les rebelles avançaient si facilement. A la résidence on s’est retrouvé à 7 (Gbagbo, Simone, Alain Dogou, Guiriéoulou Emile, Sangaré et Géraldine Odéhouri). Gbagbo a demandé aux ministres de faire le compte-rendu (du point de situation) des militaires. Ils ont dit que les officiers sont venus et nous ont dit qu’ils ne veulent plus combattre. Et que Mangou dit que si ça continue, ils vont nous arrêter tous sinon les rebelles vont nous tuer. Quand on a fini de poser toutes les questions, Gbagbo a demandé on fait quoi ? Moi j’ai dit que si ceux qui ont les fusils, ceux qui combattent, disent qu’ils ne veulent plus qu’est-ce que nous pouvons faire d’autre. Sangaré me dit mais et les principes ? Où tu mets les principes ? On a discuté et je n’ose pas dire ce que Simone (Gbagbo) a dit. Le président Gbagbo a dit allons manger et comme l’Union africaine nous appelle, on va aller là-bas d’abord et puis après on va décider. C’était notre dernière rencontre »
Affi ajoute par la suite que sorti de là, il a quitté son domicile privé pour une cachette et en contact permanent avec Alcide Djédjé, ce dernier lui a dit que le 2 avril 2011, il devait avoir un terrain d’entente. C’est alors qu’il est revenu à son domicile pour voir ce qu’il en serait.
Affi n’a pas dit à son auditoire ce qu’il s’est passé entre le 2 avril 2011 et le 11 avril. Une chose est sure, après la dernière réunion du 30 mars, à la résidence présidentielle de Cocody, il s’était tenu loin parce que « les autres étaient assis aux côtés de Gbagbo dans l’attente, sans aucune décision ». On sait qu’après le 11 avril, il s’était retrouvé à l’hôtel Pergola à Marcory sous protection onusienne. Et selon les révélations de Sam l’Africain, dans cette retraite, il a été poussé par certains cadres du Fpi dont Sokoury Bohui et Marie Odette Lorougnon à donner une conférence de presse de non-reconnaissance du pouvoir Ouattara. Il sera par la suite arrêté par les Frci pour être conduit avec les siens à l’hôtel du Golf à la demande de Guillaume Soro.
A la guerre comme à la guerre, Affi N’guessan déploie toute sa batterie contre ses adversaires internes du Fpi, sans limite, ni retenue. Pourvu que cela produise les effets escomptés. Mais à la vérité, les deux factions du Fpi ont chacune atteint un point de non-retour et on se demande comment après tant de révélations fracassantes, la réconciliation pourrait advenir au-lendemain d’une rencontre entre Gbagbo et Laurent Akoun. Une entrevue présentée pourtant comme celle de tous les espoirs dans le camp Affi.
SGD à Abidjan
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