Côte d’Ivoire lettre ouverte – L’ambassadeur Abié Zogoé rafraîchit la mémoire à Affi

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« Tu ne peux pas consommer du poison, et espérer que quelqu’un d’autre va en mourir »

Loin de nous toute idée/envie de prétendre être un grand sachant dans cette crise nôtre. Nous avons juste eu la chance d’être membre de ta délégation dans un pays d’Afrique australe pendant que la Côte-d’Ivoire souffrait le plus, après celles que nous avons nous-même conduites ailleurs. Nous sommes toujours dans la crise cher grand frère; souffres donc que notre présente démarche ne soit pas forcément plaisante.

Cher Aîné, lorsque nos interlocuteurs, visiblement inquiets pour nous et soucieux de l’étonnante soif de belligérance de la France dans une crise électorale en Afrique, nous ont demandé entre autres, si nous pouvions considérer l’éventualité d’un abandon du pouvoir (à Monsieur Ouattara) bien qu’étant vainqueurs de l’élection présidentielle selon le conseil constitutionnel, ta réponse immédiate a été très claire et nous n’avons pas manqué de t’en féliciter, l’Ambassadeur Koné Boubakar et nous-même; au sortir de la rencontre.

Pour que certains obligés de ta cours qui ont de très mauvais rapports avec la vérité soient aussi édifiés, nous avons senti le besoin de rapporter ici tes propos: « …. je puis déjà vous dire qu’il nous est impossible de céder le pouvoir à Monsieur Ouattara parce que ce serait une grave erreur politique. Il a fait trop de mal aux ivoiriens et à la Côte d’Ivoire, et donc nos militants ne nous pardonneraient jamais si nous lui cédions le pouvoir, alors même qu’il a perdu l’élection présidentielle. Non, ce serait un suicide politique car en agissant ainsi nous allons sûrement perdre le contrôle de la base … »

Il était alors question d’envisager une solution alternative, avec le Président, de retour chez nous. Le lendemain, dans un café de la place, tu cachais déjà très mal ta conception personnelle de la ‘’solution alternative’’ : la percée du lion du Moronou… Mais là n’est pas l’objet de notre propos ce jour.

Cher Aîné, tu savais donc que franchir une certaine limite en faveur de Monsieur Ouattara, dans notre posture de résistants, est synonyme de suicide politique. Et donc, ce qui nous surprend aujourd’hui, c’est qu’après ce suicide qui est devenu ton choix, tu veuilles continuer de vivre comme avant. C’est peut-être nous qui n’avons pas été témoin de ta résurrection; mais sache grand frère, que tu ne peux pas volontairement consommer du poison, et espérer que quelqu’un d’autre va en mourir…

Tu te plaignais déjà depuis la prison de Bouna parce que pour toi c’est ta libération que les militants devaient d’abord réclamer et non celle du Président Gbagbo. Mais cher Aîné, ce sont ces mêmes militants qui t’ont maintenu à la tête du parti pendant ta détention; une logique contraire à ton style!

Tu as plutôt choisi de les punir, et tous les résistants avec, en ramant à contre-courant à la tête du parti, dès tes premières randonnées avec l’ennemi.

Oui cher aîné, tu as réussi à nous perdre le temps en pleine lutte anti-impérialiste,

tu as réussi à faire accepter à des personnes que nous respections, ta haine pour le Président Gbagbo,

Tu as réussi à associer abusivement au nom du FPI un score de 9% à une élection présidentielle en Côte-d’Ivoire, ce parti qui recueillait déjà 18% de voix en 1990 face au Président Houphouet Boigny,

tu as réussi à faire emprisonner Assoa Adou, Lida Kouassi, Koua Justin, Dahi Nestor, et bien d’autres, mais

Tu as aussi réussi à mettre dans la balance, et ce contre zéro, ta carrière politique comme si tu avais désormais perdu….la lucidité.

Pourtant il ya une chose simple que tu n’arrives pas à faire depuis tout ce temps: créer ton parti et engager courageusement ton combat contre le président Gbagbo que tu rêves tant de voir dans un cercueil. Mais nous te comprenons cher Aîné; à la table du diable, nul n’est maître de son destin!

Tiens! cher Aîné, tu voudras bien passer notre bonjour à tous nos (anciens) camarades, même s’ils ne nous manquent plus vraiment. Nous nous retrouverons certainement très bientôt et nous nous pardonnerons, avec la bénédiction du Président Gbagbo… comme d’habitude.

A bientôt donc, Dieu voulant!

Dr ABIE ZOGOE,

ancien Ambassadeur de la Côte d’Ivoire en Afrique du Sud.

Militant FPI

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