Rebondissement dans l’affaire « Université FHB »
Nous sommes à pratiquement un an de l’évènement et depuis rien n’a été fait en terme d’exécution du budget des prochains Jeux de la Francophonie 2017, estimé à 7,5 milliards de francs CFA (soit 11,4 millions d’euros). Cette somme qui est en partie dédiée selon le cahier de charge présenté par l’Etat de Côte d’ivoire, à la réhabilitation de plusieurs des infrastructures sportives et culturelles sélectionnées pour l’évènement, est toujours bloquée. Selon des informations en notre possession, le président de la République aurait donné son accord pour le décaissement mais des difficultés liées au partage entre ayants droits retardent son exécution. En effet, les jeux de la Francophonie qui réunissent les meilleurs jeunes talents artistes et sportifs francophones sont pilotés en premier chef par l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) représentée en Côte d’Ivoire. Cette représentation est logée dans le dos de la RTI à Cocody. Ensuite, parce que l’évènement est sportif, va donc intervenir le Ministère des sports.
Le problème est qu’en plus des deux entités, plusieurs autres ministères vont réclamer leur part de gâteau. Il s’agit notamment du ministère du tourisme, de la Primature et enfin du District d’Abidjan. Le ministère du tourisme estime que certes l’évènement est sportif, mais a pour autre but de vendre la destination Côte d’ivoire, un moyen donc pour le ministère de repositionner notre pays dans le concert des nations surtout après la période post-crise et récemment l’effet djihadiste de Bassam. Quant à la Primature, pas question de laisser filer une telle somme entre ses mains surtout qu’il revient au Premier Ministre de poser la signature finale sur le chèque. Enfin, comme tout propriétaire terrien, dès lors que la compétition se déroule sur le sol abidjanais, le District d’Abidjan doit avoir sa part.
C’était donc agacé par tout ce qui précède que le Secrétaire Général de la Commission Nationale de la Francophonie par ailleurs, Directeur Général du Comité National des Jeux de la Francophonie (CNJF), Zoro Bi Ballo Epiphane avait claqué la porte en novembre 2015.
On comprendra vite que l’effet d’évacuer les étudiants des chambres n’était rien d’autre qu’un camouflage. Il fallait trouver un bouc-émissaire pour justifier le retard pris dans les préparatifs de l’évènement. Et faire croire que les travaux de réhabilitation du séjour des participants trainent du fait du refus des étudiants de libérer les chambres était la dernière trouvaille. Malheureusement ce fut un flop. A cette allure, il reviendra au Chef de l’Etat de jeter un coup d’œil sur l’état d’avancement des préparatifs de cet évènement qui à coup sûr sera un coup de pub pour notre pays. Enfin, il aurait été raisonnable qu’une partie des 4000 participants soit logée à Bassam, ville martyr du terrorisme, ce qui redonnerait confiance aux nombreux touristes qui hésitent à y retourner du fait de ce triste évènement. Le reste des participants devra quant à lui occuper nos hôtels qui continuent de chercher clients.
Philippe Kouhon
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