Le Programme National de Développement Communautaire (PNDC) sous tutelle du ministère du Plan et du Développement est une structure créée en 2012 et dotée d’une enveloppe de 70 milliards. Le premier volet de ce projet d’Etat bénéficie d’un prêt de 14 milliards de la Banque Islamique de Développement pour les régions de l’Ouest montagneux.
Pendant que le gouvernement annonce à grands coups de communication un taux de croissance à deux chiffres, la réduction du taux de chômage, le recul de la pauvreté, la création d’emploi, des structures privées et étatiques continuent de fermer ou de déverser leur lot de chômeurs dans la rue et parfois en violation flagrante des droits sociaux les plus élémentaires.
Selon la décision du coordonnateur, M Fulgence Messan en date du 29 mars, le dégraissement d’une soixantaine d’agents ferait suite à une volonté de la nouvelle ministre du plan Mme Kaba Nialé de restructurer le projet. Il se fonde par ailleurs sur le fait que les contrats seraient arrivés à leur terme depuis le 31 décembre, lesdits contrats étant reconduits chaque fin d’année.
Ces arguments sont réfutés en bloc par les agents déflatés qui sont convaincus que c’est le coordonnateur qui devrait être remercié pour son manque de pragmatisme et de diligence dans l’exécution du projet. Pour la plupart, ils étaient cadres dans l’administration publique ou dans des structures privés et ont été régulièrement recrutés pour leurs compétences et qualifications qu’ils n’ont jamais pu mettre en exergue face à un chef qui les maintenait dans une situation de précarité et un stress permanent chacun craignant la non reconduction arbitraire de son contrat.
Comment peut-on contraindre des fonctionnaires à démissionner de la fonction publique pour pouvoir travailler dans un projet de L’Etat (ceux qui s’y sont refusé ont été très tôt remerciés), pour ensuite les renvoyer de façon vulgaire sans la moindre mesure d’accompagnement. Comment peut-on signer des contrats annuellement pour un projet qui dure 5 ans au moins ? Est-ce dans l’optique de tenir tout le personnel à sa guise? Tout porte à le croire quand des obligations contractuelles de l’employeur : couverture maladie, primes et indemnités diverses ne sont pas respectées. Et pour couronner le tout, la création de la mutuelle des agents qui devrait défendre les droits des travailleurs n’a jamais été encouragée : d’ou de fréquents retards dans le paiement des salaires, le coordonnateur préférant payer les factures des fournisseurs tout en laissant poireauter ses travailleurs, des pères et mères de familles pendant deux, voire trois mois. C’est d’ailleurs suite à ces retards que la structure a enregistré des décès et autres incidents. Une telle gestion qui n’a produit aucun acte de développement concret (écoles, centre de santé, voies, financement d’AGR) avec les 14 milliards de la BID ne mérite telle pas d’être sévèrement sanctionnée ?
Dans tous les cas les agents réclament leur réintégration et arriérés des mois de février et mars car selon eux, la trésorerie actuelle de la structure le permet mais en outre la totalité de leur budget de fonctionnement a déjà été prévu dans la loi de finance de l’Etat de Cote D’ivoire pour l’année 2016.Enfin ils clament haut et fort que leurs contrats sont valables car tacitement reconduits depuis le 31 Décembre. En effet ils ont effectivement travaillé durant trois mois sous l’autorité du coordonnateur qui les rassurait de la prochaine signature des contrats mais ils n’ont reçu qu’un seul mois de salaire.
Un collectif des agents déflatés promet de tout mettre en œuvre pour le respect de leurs droits. Auront-ils gain de cause ?
Le Collectif des agents déflatés
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