Sur l’image du haut : discussion du gouvernement français avec l’Unef, l’union nationale des étudiants de France. Depuis plusieurs jours déjà, les étudiants français manifestent contre une réforme du droit du travail qui précariserait les emplois selon eux. Dans un pays de droit où le pouvoir a de la considération pour ses mandants (la population), la dialogue républicain reste la voie privilégiée pour résoudre les conflits sociaux.
Sur l’image du bas : chaude discussion du gouvernement ivoirien (représenté par sa police) avec les étudiants ivoiriens, sur fond de matraques et de gaz lacrymogènes. Depuis quelques jours déjà, les étudiants ivoiriens manifestent pour simplement obtenir des conditions de travail adéquates. Contrairement à la France, ils ne manifestent même pas pour de l’emploi. Dans un pays penché où le pouvoir pense avoir droit de vie et de morts sur ses esclaves (la populations), la violence et la prison restent la voie privilégiée pour résoudre les conflits sociaux.
Que demandent les étudiants ivoiriens? 14 points de revendications tels que le non équipement des bibliothèques et laboratoires, le déguerpissement des étudiants des cités universitaires au profit des jeux de la francophonie, la succession des années blanches ect…
Pour ça, 40 d’entre eux ont été arrêté, passé à tabac et détenu depuis hier à la préfecture de police.
J’ai rencontré certains étudiants grévistes. Je les ai vu se battre pour leurs droits, marcher sous le soleil, braver les matraques des policiers, risquer leur liberté et même leurs vies. Leurs revendications ne sont pas politiques. C’est le cri de coeur d’une jeunesse pour qui la lutte reste aujourd’hui la seule alternative. En s’attaquant avec tant de violence aux étudiants, ce qui est visé ici c’est notre capacité commune à la critique, à la perpétuelle remise en cause du système. Les universités ne sont pas des lieux autour desquels l’on construit des clôtures, à l’entrée desquels l’on met des jets d’eau ou à l’intérieur desquels l’on fait patrouiller des loubards revêtus d’uniformes de policiers. Les universités sont des endroits où l’on cultive le savoir, l’ouverture d’esprit et aussi la recherche, la pratique et l’innovation. Les universités sont des places où foisonnent les laboratoires, les bibliothèques, les nouvelles technologies, les centres de recherche. Que le gouvernement fasse économie des matraques et gaz lacrymogènes pour investir dans l’équipement des universités. Qu’on le veuille ou non, l’émergence d’une jeunesse responsable est en marche.
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