Le CIPR en Côte-d’Ivoire demande au Président Ouattara de faire plus pour la réconciliation

LagouetPrao

Il y a plus de cinquante ans, s’ouvraient, toutes neuves comme celles d’un cahier d’écolier plein de ferveur et d’espoir au moment de la rentrée, les pages de l’Histoire de la Côte d’Ivoire indépendante, encore mal assurée de son avenir mais fermement décidée à assumer, à conquérir, à préserver son indépendance, son unité et son identité conquises après bien des luttes, des sacrifices et des souffrances. En moins de deux décennies, notre pays a connu ses plis belles années de croissance. La production intérieure brute qui était de 130 milliards de FCFA en 1960 atteint 1900 milliards de FCFA en 1979. Le taux de croissance moyen sur cette période avoisinait les 7% l’an. Il est remarquable de noter que cette stabilité économique est certes la résultante de choix judicieux en matière économique mais surtout due à la stabilité politique et la cohésion sociale.

Mais cette stabilité politique et la cohésion sociale ont volé en éclat avec le positionnement des Hommes politiques dans la classe politique. En effet, la recherche effrénée de la démocratie et surtout la lutte egocentrique pour le pouvoir ont conduit notre pays dans un verglas politique. A dater donc de la mort de FHB, le monde entier s’est mis à parler de la Côte d’Ivoire comme d’un être fragile, atteint au cœur d’une maladie sérieuse. Trois événements majeurs sont passés par là : il s’agit du coup d’État militaire de décembre 1999 et la rébellion de 2002 et la crise postélectorale de 2010.

Apres l’accord de Ouagadougou, les ivoiriens avaient pour unique horizon les élections présidentielles de 2010 qui devaient enfanter une nouvelle ère démocratique dans notre pays. Les ivoiriens espéraient sortir de cette crise politique et sociale au soir du 28 Novembre 2010 mais finalement c’est à un spectacle ridicule auquel ils ont été gratifiés. Le pays a connu une grave crise post-électorale.

On avait pensé que la diplomatie pouvait résoudre la crise post-électorale en Côte d’Ivoire. Mais finalement, ce sont les armes qui ont eu raison des ivoiriens avec pour fait majeur, l’arrestation du président Laurent GBAGBO, le 11 avril 2011 et son transfèrement à la Haye par la suite. Les conséquences, on les connait, le pays est aujourd’hui divisé malgré ce qu’on dit. La réconciliation tant promise n’a pas eu lieu. Entre manque de volonté et défaut de conception des structures commises à la tâche, le constat est clair : la fracture sociale devient profonde dans notre pays. Chaque temps qui s’égrène, égrène nos chapelets de misères.

Chaque instant de l’actualité juridique de notre histoire est un moment d’humiliation de notre pays et de son peuple. Chaque situation que nous vivons nous fait craindre le pire.

Face à ce sombre tableau, les autorités actuelles semblent prendre à la légère la question de la réconciliation. L’idéal de la réconciliation évoque les retrouvailles fraternelles et chaleureuses de personnes qui ont su surmonter leurs rivalités et faire taire leurs querelles pour établir entre elles des relations d’amitié. Après des moments difficiles dans notre pays, les ivoiriens doivent se réconcilier pour avancer. Mais aux temps présents, le régime au pouvoir n’a pas encore posé d’actions majeures en faveur de la réconciliation. Si le gouvernement montre son activisme au niveau économique, la réconciliation quant à elle piétine. Il est temps que le gouvernement prenne au sérieux la question de la réconciliation pour poser des actes forts et significatifs. La politisation de la réconciliation sera fatale pour la Côte d’Ivoire, c’est pourquoi le Comité Ivoirien pour le Pardon et la Réconciliation (CIPR) exhorte les autorités actuelles à faire beaucoup plus pour la réconciliation.

Dr PRAO YAO SERAPHIN
Secrétaire général du CIPR

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