Le verdict du procès de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (BCEAO) contre l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo et trois de ses ministres a été renvoyé au 25 avril, a déclaré le juge Hamed Coulibaly, au terme de l’audience de mardi au palais de justice d’Abidjan.
Ouverte à 15H10 (GMT et locales), l’audience a duré un peu plus de cinq heures et était essentiellement consacrée à la plaidoirie des avocats des prévenus parmi lesquels M. Gbagbo, son ancien Premier ministre Gilbert Ake N’gbo, les ex-ministres de l’Economie, Désiré Dallo et du Budget, Katinan Koné.
Ils sont tous poursuivis pour “vol en réunion par effraction portant sur des caves à la BCEAO et des numéraires’’ pendant la crise post-électorale survenue en Côte d’Ivoire en 2011.
Sept huissiers de justice chargés de dresser des procès-verbaux de constat après la réquisition en pleine crise post-électorale par le gouvernement de Laurent Gbagbo de l’agence nationale de la BCEAO, comparaissent pour “complicité de vol’’, aux de MM. N’Gbo et Dallo.
M. Gbagbo, incarcéré depuis novembre 2011 à la Cour pénale internationale (CPI) et Katinan Koné, en exil au Ghana, sont quant à eux absents.
Tour à tour les six avocats de l’ensemble des prévenus ont développé des arguments de droits pour disculper leurs clients.
Dans sa plaidoirie, Me Blédé Dohora, l’un des six avocats, a jugé le « tribunal incompétent pour juger » les prévenus, qui devraient l’être, selon lui, par « la haute cour de justice » en raison des hautes fonctions qu’ils occupaient au moment des faits.
La BCEAO « a refusé de se constituer partie civile » à ce procès parce qu’elle « n’a subi aucun dommage », a-t-il estimé.
En pleine crise post-électorale en Côte d’Ivoire, l’Union économique monétaire ouest africaine (UEMOA) qui ne reconnaissait que la victoire à l’élection présidentielle d’Alassane Ouattara (que contestait le sortant Laurent Gbagbo) d’octobre 2010 avait décidé d’interdire toute compensation financière avec la Côte d’Ivoire.
En réaction, le gouvernement de M. Gbagbo a réquisitionné l’agence nationale de la BCEAO et procédé, selon la déposition de trois huissiers, à un transfert à la présidence de la République d’un montant de 1,7 milliards FCFA à la demande de Katinan Koné.
Me Mathurin Dirabou, un autre avocat de la défense, a commencé par définir le vol comme “la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui’’.
Selon lui, le ministre Katinan Koné s’était rendu dans les locaux de l’agence nationale de la BCEAO après une autorisation écrite des dirigeants de cette banque.
“En plus, cet argent appartenait à la Côte d’Ivoire et la Côte d’Ivoire ne pouvait pas elle-même se voler’’, a expliqué l’avocat, concluant qu’ “il n’y a pas eu vol’’ au regard de sa définition.
Au terme des débats, le juge Hamed Coulibaly a renvoyé le verdict au 25 avril.
SKO
Par Serge Alain KOFFI
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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