A Bouna en Côte-d’Ivoire la communauté Lobi installe son «marché» dans le Gbonontchara

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Les affrontements communautaires survenus à Bouna ont occasionné de nombreuses pertes en vies humaines et de nombreux dégâts matériels dont l’incendie du marché mettant en mal les activités des commerçants.

La communauté Lobi s’est réorganisée en créant son propre marché à Gbonontchara, un quartier où elle est majoritaire.

Plusieurs commerçantes ont tout perdu dans le marché lors de son incendie, comme c’est le cas de Hélène K.

Cette dernière jointe par téléphone ce lundi accuse les jeunes Malinké et Koulango d’être les auteurs de l’incendie du marché et précise qu’elle a tout perdu.

«Aujourd’hui je n’ai plus rien. Je ne sais pas comment subvenir à mes besoins et à ceux de mes enfants. Je ne suis pas seule dans ce cas, une vingtaine de magasins de femmes lobi sont partis en fumée. Nous nous sommes organisées afin de porter plainte contre nos détracteurs mais certaines par peur de représailles refusent de s’associer. Jusqu’à ce jour, nous ne sommes plus retournés sur les lieux. Pour cette raison, nous avons décidé de créer notre marché non seulement ça nous évite de parcourir de longues distances mais également ça nous met à l’abri d’éventuelles actes de vandalisme, » a ajouté notre interlocutrice.

Elle soutient que les femmes sont d’accord pour la réconciliation mais préfèrent rester chez elles.

Comme cette dame, le Président du Conseil Régional du Bounkani, Philippe Hien affirme que chaque communauté essaie d’assurer sa protection et sa survie par ses propres moyens.

«Les peuples Lobi tout comme les Koulango et les Malinké préfèrent rester dans leurs zones par crainte de représailles. Ce climat de méfiance engendré par une stabilité sécuritaire précaire ainsi qu’une cohésion sociale fragilisée, a emmené chaque peuple à s’approvisionner en denrées alimentaires localement, » a-t-il expliqué.

Il précise cependant que la communauté Lobi n’a pas créée de marché mais a mis en place un plan d’approvisionnement d’urgence.

«Vu que le marché à été entièrement ravagé par les flammes et les magasins réduits en cendres, les commerçants ne peuvent y accéder et exercer leurs activités. En attendant la rénovation chacun essaie de commercialiser comme il peut les produits qui proviennent tout droit des champs, » a ajouté le président du conseil régional.

Il soutient également que ces espaces d’approvisionnement sont installés dans tous les quartiers de la ville.

«Ce ne sont pas des marchés puisqu’ils ne remplissent pas certaines conditions de bases pour être nommé comme tel. Sinon, Deux marchés dans une ville c’est la preuve que celle-ci est en voie de développement parce que la population s’accroit et la capacité d’accueil des infrastructures de bases s’affaiblit, » a insisté Hien Philippe.

Le président du conseil régional prévient néanmoins que l’idée de création d’un second marché n’est pas mauvaise.

«Cette action ne fera pas dans de telles circonstances. Nous ne pouvons pas obliger une personne à se rendre dans un endroit où elle se sent menacée vu la situation sécuritaire instable qui prévaut dans la région, » a indiqué Hien.

Il est convaincu enfin qu’au moment venu des actions seront menées pour assurer la sécurité des commerçants toutes ethnies confondues qui désireraient retourner dans le marché central afin d’exercer leurs activités en toute quiétude.

Koaci.com

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