Dans un avenir proche, la Côte d’Ivoire “émergente” verra émerger avec elle toutes sortes de cultures stériles, à l’image de la culture émergente de l’Occident qui a fait le choix des mariages stériles, sans procréation naturelle.
En effet, le 23 mars dernier, dans le silence le plus feutré, le gouvernement Ivoirien a pris en catimini, l’une des décisions les plus suicidaires de la Côte d’Ivoire émergente, la promotion du tout OGM. « Le Conseil a adopté un projet de loi portant régime de biosécurité ». La Côte d’Ivoire s’engage en faveur des cultures génétiquement modifiées (CGM). Selon le quotidien Le Mandat, le pays a récemment annoncé son intention de promouvoir les CGM, en raison des avantages que présente cette option. «La modernisation de l’agriculture ivoirienne doit obéir à une chaîne de valeurs dont le premier maillon demeure la recherche scientifique » avait déjà déclaré le représentant du ministre de l’agriculture, lors de la présentation du rapport 2013 du Service international pour l’adoption des applications agro-biotechnologiques. Bienvenue donc au “satellite 28” ivoirien, qui avec 27 autres pays à travers le monde va faire la promotion des CGM, une filiale des OGM !
« Ce projet de loi fixe les conditions de manipulation des biotechnologies modernes et a l’ambition de mettre en place un environnement propice à leur exploitation en toute quiétude, au profit des populations et dans une perspective de développement durable » expliquait mercredi dernier le porte-parole du gouvernement, Bruno Koné. Et quand on sait que les essais français en matière d’expérimentation et de culture d’OGM sont maintenant prohibés, il va sans dire que le sol ivoirien et africain va accueillir toutes les expérimentations interdites au pays de Marianne, et devenir un vaste champ stérile où pousseront des légumes sans âme, incapables de se reproduire, mais exigeant la “science” et les techniques importées.
Alors que beaucoup d’européens repoussent les OGM et rêvent de manger Bio, la Côte d’Ivoire qui cultivait bio sans le savoir, va offrir son sol aux semences trafiquées pour une production sous influence où fruits et légumes échapperont définitivement aux autochtones ; leur savoir faire ancestral disparaitra rapidement au profit d’un conditionnement et d’un asservissement aux lobbies de l’agroalimentaire occidental.
Mais tout ceci est du progrès, n’est ce pas, avec l’apparition de nouvelles maladies, le cancer pour tous. Qu’est-ce donc, avec le système de santé mis en place à grand renfort de publicité, tous les Ivoiriens souriront fièrement de leurs dents abimées, elles aussi rattrapées par le progrès, et notre Économiste en chef aux commandes d’un pays en voie d’émergence, continuera comme c’est le cas en ce moment, de se soigner en France et de manger bio grâce à son cuisinier français particulier.
En attendant le pays saigne, brûle à Bouna, les morts plus nombreux que les victimes de Grand Bassam n’exigent aucune compassion, aucune intervention militaire si ce n’est celle de l’Onuci qui devient brusquement l’armée régalienne à côté des dozos. Nicolas Sarkozy qui probablement a empoché sa mallette de billets pour battre campagne, ne reviendra pas pour ces morts anonymes, puisqu’il n’y aucun français, aucun européen à déplorer.
Hier, 29 mars, nous commémorions le cinquième anniversaire du massacre de Duékoué. Cinq ans ont passé, dans l’indifférence générale. Seuls les rescapés se souviennent. Pour les autres, la page doit être tournée. Et pourtant, une commission d’enquête a été constituée, voilà cinq ans que les familles des victimes attendent que justice leur soit rendue, mais depuis cinq ans les assassins ne sont pas inquiétés. Le 30 mars 2011 disparaissait aussi à Yamoussoukro, le Français Philippe Rémond, qui avait fait campagne pour Laurent Gbgabo. Là non plus, les assassins ne seront pas inquiétés, et comme ils agissaient certainement sur ordre venus de l’Étranger, on ne mettra pas sur le dos d’un général Dogbo Blé ou d’un commandant Séka-Séka ou Abéhi la responsabilité de ce crime, piètre consolation pour cette homme enterré rapidement loin de la France, sans famille, sans amis, sans honneur…
Amadou Ouéremi, le burkinabé qui avait été arrêté et avait avoué son implication avec ses milices dans l’attaque de Duekoué-Carrefour, n’est répertorié dans aucune prison, il n’a jamais été jugé, pas plus que toutes les autres personnes impliquées et connues. Il est très certainement retourné vivre au Mont Péko, a retrouvé ses nombreuses épouses et progéniture, continuant son petit trafic d’import-export de bois précieux et de minerais. Bien entendu, et comme pour boucler la boucle, toute cette déforestation sauvage génèrera bientôt des terrains idéalement propices aux fameuses cultures génétiquement modifiés, pour le seul bien-être de ceux qui se partagent la peau de l’Éléphant avant même de l’avoir tué.
Shlomit Abel, 30 mars 2016
Commentaires Facebook