Dissensions au sein du parti de Gbagbo: L’ex-président a accepté d’être candidat à la tête de sa formation politique (proche)
Par David YOUANT
L’ancien chef de l’Etat ivoirien Laurent Gbagbo a accepté d’être candidat à la tête du Front populaire ivoirien (FPI), parti dont il est le fondateur et actuellement en proie à des dissensions, a indiqué lundi Guy Labertit, membre du Parti socialiste français et proche de l’ex-président à Alerte Info.
« Laurent Gbagbo à un moment donné a accepté d’être candidat à la présidence du FPI », a confirmé, M. Labertit ajoutant que « ceux qui prétendent » le contraire, « broutent dans les pâturages de l’erreur ». En allusion à Pascal Affi N’guessan, l’actuel chef du parti qui avait soutenu que la candidature de M. Gbagbo déposée par des cadres de sa formation politique n’emportait pas l’adhésion de l’ex-chef de l’Etat.
« Je lui ai rendu visite. Il m’a dit +j’ai fini de faire dactylographier mon acceptation d’être candidat, je vais faire authentifier ma signature en dix exemplaires pour confirmer cela+ », a-t-il poursuivi.
M. .Labertit a jugé « extrêmement grave » que M.Affi N’guessan ait « eu recours à la justice qui est forcément hostile au président Gbagbo pour pouvoir s’imposer et rester » à la tête du FPI, précisant que « le pas » de la rupture a ainsi « été franchi ».
En mai 2015, lors d’un congrès, la candidature de Laurent Gbagbo à la direction du FPI avait été déposée par l’entremise de son fils Michel et de certains cadres, bien qu’il soit incarcéré à la Haye.
Pascal Affi N’guessan avait qualifié cette candidature d’ »erreur » qui pourrait « compliquer » le « dossier » de M. Gbagbo à la CPI.
Depuis plusieurs mois, deux tendances internes s’affrontent pour la direction du FPI.
M. Affi est conforté par le gouvernement qui voit en lui son « seul interlocuteur », ses opposants internes, dirigés par Aboudramane Sangaré, dénoncent « ses accointances » avec le pouvoir du chef de l’Etat Alassane Ouattara et sa « trahison ».
En mars 2015, les adversaires de M. Affi ont fait savoir qu’il était suspendu de ses fonctions et remplacé par M. Sangaré “pour assurer l’intérim du président’’, à l’issue d’une réunion.
Après “son éviction’’ par ses adversaires, Affi N’guessan avait saisi le tribunal de première instance d’Abidjan en avril 2015 qui l’avait confirmé dans ses fonctions de patron du FPI, interdisant M. Sangaré et son camp d’utiliser le logo et le nom du parti.
Début mars 2016, lors d’une conférence de presse, Pascal Affi N’guessan a appelé à l’union au sein de sa formation politique, estimant qu’ “il y a un seul FPI’’.
« Sangaré et consorts sont toujours militants » mais « n’appartiennent plus à la direction du parti », avait-il insisté, jugeant leurs actes « honteux ».
Il y a quelques semaines, l’ancien Premier-ministre a de nouveau décidé de poursuivre en justice Aboudramane Sangaré et d’autres cadres du parti pour « usurpation du titre de président du Front Populaire Ivoirien ».
Par la suite, Boubacar Koné l’un des cadres du parti a annoncé contre le président contesté du FPI “une plainte pour faux, usage de faux, usurpation de titre, abus de bien sociaux portant sur le détournement de plusieurs milliards de francs ».
David Youant, avec DEK
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