Réconciliation nationale
Henriette Lagou, femme politique, ex-candidate à la présidentielle et Dr Prao Célestin, économiste et chroniqueur sur Connectionivoirienne.net ont présenté à la presse ce jeudi 24 mars 2016, à l’Hôtel du District au Plateau, leur nouveau mouvement qui vise la réconciliation des Ivoiriens. Il s’agit du Comité ivoirien pour le pardon et la réconciliation (Cipr).
Cette nouvelle plateforme se veut une organisation qui rassemble des personnes de toute obédience politique et sociale pour peu qu’elles adhèrent à l’idéal de cohésion sociale prônée par le Cipr. C’est selon leurs explications face aux journalistes. Le constat, selon les conférenciers, est que, un peu plus de cinq ans après les élections de 2010, le fossé de la division entre les Ivoiriens s’est agrandi à cause des querelles et du manque de volonté politique, surtout dans le camp de ceux qui gouvernent. Or, de l’avis d’Henriette Lagou, présidente de ce mouvement, le chef d’orchestre (le président de la République) ne devrait pas exclure, il devrait plutôt harmoniser la musique et les instruments.
Face à ce constat, ils ont expliqué devant les journalistes que pour mettre fin à ce qui s’apparente à une fantasmagorie de la réconciliation, voire à une comédie, il faut aujourd’hui dire la vérité aux ivoiriens et surtout au chef de l’Etat afin que les verrous soient levés.
« Nous irons partout pour parler aux Ivoiriens », a déclaré Henriette Lagou. Laquelle estime que la réconciliation doit être portée par le peuple et non par le sommet. A ce sujet, Dr Prao a estimé que le modèle ivoirien a échoué comparativement au modèle sud-africain, parce que chez nous, c’est le président de la République qui, dans un décret, a ordonné ce qu’il voulait pour la réconciliation. Dans le modèle sud-africain, explique-t-il, c’est le peuple qui a d’abord dit ce qu’il voulait, puis le parlement s’en est saisi et le président Mandela a nommé Desmond Tutu pour conduire les travaux. « Arrêtons cette comédie et passons à la réconciliation et au pardon vrais », martèle Henriette Lagou qui dit être guidée par le seul désir de paix et de concorde entre les Ivoiriens, ce qui explique d’ailleurs, selon elle, son appartenance à plusieurs plateformes.
«Si la réconciliation était effective en Côte d’Ivoire, on ne créerait plus de structures. C’est parce que nous avons conscience que les commissions n’ont pas fonctionné, soit parce qu’elles ont manqué d’argent. Mais on se rend compte qu’elles ont eu 16 milliards de FCFA. Malgré cela, s’il n’y a pas encore de réconciliation, cela veut dire qu’il a manqué de la volonté politique », a argumenté Dr Prao. Lequel ajoute que dans le cadre du Cipr, il y aura des vérités crues à dire, sans peur. Cela passe, selon lui, par la dénonciation du rattrapage ethnique avec des données chiffrées, la dénonciation des emprisonnements pour délit d’opinion et de tout ce qui est contraire à la réconciliation nationale. Pour les conférenciers, Cela est, avant tout, à l’avantage du pouvoir lui-même. « La réconciliation s’impose au pouvoir. Parce que si tu veux bien diriger, il faut que les Ivoiriens soient réconciliés », a ajouté Henriette Lagou qui a annoncé le lancement du Cipr pour bientôt.
SD à Abidjan
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