Accusés de « détournements de fonds » commis pendant la crise post-électorale de 2011, Gilbert Ake N’gbo, ancien Premier ministre sous l’ex-chef d’Etat ivoirien Laurent Gbagbo et celui de l’Economie et des Finances Désiré Dallo, ont plaidé non coupables, lundi à leur procès, a constaté un journaliste de Alerte Info.
Outre ses deux ministres, Laurent Gbagbo, incarcéré depuis novembre 2011 à la Cour pénale internationale (CPI) et l’ancien ministre du Budget, Katinan Koné, en exil au Ghana, sont également poursuivis pour “vol en réunion par effraction portant sur des caves à la BCEAO et des numéraires ; complicité de vol en réunion par effraction ; destruction d’une installation appartenant à autrui ; détournement de deniers publics’’.
Aux côtés de MM. N’Gbo et Dallo, comparaissaient pour “complicité de vol’’, sept huissiers de justice qui ont dressé des procès-verbaux de constat après la réquisition en pleine crise post-électorale par le gouvernement de Laurent Gbagbo de l’agence nationale de la BCEAO et d’autres banques commerciales.
La BCEAO qui ne reconnaissait que la victoire à l’élection présidentielle d’Alassane Ouattara (que contestait Laurent Gbagbo) avait décidé d’interdire toute compensation financière avec la Côte d’Ivoire.
En réaction, le gouvernement de M. Gbagbo a réquisitionné l’agence nationale de la BCEAO et procédé, selon la déposition trois huissiers, à un transfert à la présidence de la République d’un montant de 1,7 milliards FCFA à la demande de Katinan Koné.
Invités à dire un mot après la lecture par le greffier de l’ordonnance de renvoi, MM. Aké N’Gbo et Désiré Dallo ont plaidé non coupable.
“M. le Président, je ne reconnais (pas) les faits retenus contre moi’’, ont-ils répété l’un après l’autre, à la barre.
« Les statuts de la BCEAO permettaient la réquisition des banques », a tenté d’expliquer le dernier Premier ministre de Gbagbo dont les propos ont été aussitôt battus en brèche par le juge.
“Il y a une seule loi en Côte d’Ivoire qui permet la réquisition. C’est une loi qui prévoit la réquisition des personnes et non des biens’’, a répliqué le juge Hamed Coulibaly, évoquant en plus “l’immunité des locaux’’ de la BCEAO.
S’il dit « ne pas être informé » d’un retrait d’1,7 milliards FCFA des caisses de la BCEAO, Desiré Dallo a indiqué avoir défendu en conseil des ministres le projet de réquisition des banques pour des “raisons d’Etat’’, à la barre.
SKO
Serge Alain KOFFI
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Les commentaires sont fermés.