La force française Licorne, créée dans le cadre d’un accord de défense entre la Côte d’Ivoire et la France, a « réglé (le) compte » de l’ex-président ivoirien Laurent Gbagbo lors de la crise postélectorale et l’a « enlevé au pouvoir », a estimé mardi l’un des témoins, Sam l’Africain, lors d’une audition à la Cour pénale internationale (CPI).
« Je dis hélas, ce (sont les soldats de la force Licorne) qui ont réglé son compte plus tard, qui l’ont enlevé au pouvoir. Et c’est ce qui s’est passé », a affirmé L’ivoiro-libanais Jichi Sam Mohamed dit Sam l’Africain.
La force Licorne est déployée en Côte d’Ivoire depuis septembre 2002, après une tentative de coup d’Etat qui s’est muée en une rébellion. Elle a pour but de contrôler le cessez le feu et d’assurer la sécurité des ressortissants français.
Quand cette force « est arrivée, elle s’est interposée », créant une la zone de sécurité », appelée zone « tampon pour empêcher l’évolution de la rébellion afin qu’il n’y ait plus d’attaque entre les belligérants, pour permettre les discussions diplomatiques en vue d’une sortie de crise », a-t-il fait savoir.
Pour lui, Paris est à l’origine de la crise politico-militaire en Côte d’Ivoire. « La France a toujours des manières de régler les conflits comme elle veut, quand elle n’est pas d’accord avec toi », elle est susceptible de créer une « rébellion », a-t-il affirmé.
Il a relevé que des rébellions naissaient « un coup » et étaient « superbement armées » que les forces gouvernementales, ajoutant que les dirigeants français « ont tous les moyens de diviser (…) en trouvant des accords à leur faveur ».
« Parfois, la France peut utiliser des biens mal acquis comme le cas du président Ali Bongo, de la guinée équatoriale, quand elle veut te déstabiliser, elle a tous les moyens », a-t-il déploré.
Quand elle « n’atteint pas un objectif économique (…) ou quand vous n’êtes pas dans le système avec la France, vous ne pouvez pas rester » au pouvoir, « elle va vous mater comme elle veut », a-t-il poursuivi.
En 2011, l’Etat ivoirien a revu ses accords de coopération en matière de défense avec la France, dont le dispositif militaire de ses bases devrait évoluer. En revanche ses missions sont restées identiques: accompagner la réforme de l’armée ivoirienne et assurer la protection des ressortissants français.
M. Gbagbo et Charles Blé Goudé, l’un de ses proches sont poursuivis pour crimes contre l’humanité, lors des violences postélectorales, de 2010-2011, ayant fait plus de 3.000 morts selon les autorités ivoiriennes.
PAL
Par Patrice ALLEGBE
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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