Opinion de Jean-Claude Djereké
Ouattara et la France sont malmenés en ce moment
Selon Vincent Hugeux, dont on attend toujours qu’il batte en brèche la thèse de son compatriote Me Jean Balan (selon laquelle la mort des 9 soldats français à Bouaké début novembre 2004 n’est qu’un prétexte utilisé par Jacques Chirac, Michèle Alliot-Marie, Dominique de Villepin et Michel Barnier pour se débarrasser de Laurent Gbagbo jugé par eux peu accommodant parce qu’il refusait d’être un simple sous-préfet et de donner à la France autant que Félix Houphouët avait coutume de donner), les attaques de Grand-Bassam seraient le fait d’AQMI qui en veut terriblement à la France (mais est-il possible d’être sans griefs contre ce pays qui, en plus d’être hostile à tout acte de repentance pour ses nombreux crimes passés et présents, ne se gêne guère pour soutenir des rebelles sanguinaires et créer le chaos dans les pays dont il convoite les richesses tout en se vantant d’être la “patrie des droits de l’homme et de la démocratie”?). Une telle explication n’est vraie qu’en apparence et nous le démontrerons plus loin. Il y a une vérité dans l’analyse de Hugeux non seulement parce que 4 Francais figurent parmi les personnes assassinées par les terroristes mais parce que la Côte d’Ivoire accueillerait aujourd’hui 15 000 francais, preuve que la France y est revenue en force, non pour construire, routes, hôpitaux et universités (cela ne l’a jamais intéressé), mais pour piller les richesses des Ivoiriens. Reste que la vérité de Hugeux n’est qu’apparente. Par l’expression “vérité apparente”, je veux laisser entendre que le prétendu “spécialiste” de l’Afrique, en soutenant que les terroristes qui ont endeuillé notre première capitale voulaient punir la France, pourrait en réalité chercher à détourner notre attention des vraies raisons et des vrais commanditaires (ceux à qui profite vraiment le crime) de ces attaques. Car comment croire que la France, dont les soldats sont stationnés non loin de Grand-Bassam ait été surprise par ces attaques? Comment accorder foi au fait que ses services de renseignement ignoraient ce qui se tramait contre elle? Si elle pense que les djihadistes lui en veulent et qu’ils peuvent l’attaquer partout et à tout moment, pourquoi n’a-t-elle pas anticipé en protégeant tous les sites sensibles susceptibles d’être visités par ses ressortissants? Et si les attaques de Bassam étaient un coup monté par un groupe de personnes (le temps nous permettra de savoir de qui il s’agit) embarrassées et gênées aux entournures par le procès de la Haye qui est devenu le procès de la France dans la mesure où on y apprend, jour après jour, que “la France est le père fondateur de la crise ivoirienne” et qu’un président africain qui ne fait pas son affaire ou qui est insoumis sera debarqué ou assassiné illico presto. Hugeux évite de poser toutes ces questions, il élude les bonnes questions, parce qu’il a toujours émargé au budget du Quai d’Orsay, parce que. avec Dozon, Bousquet et tant d’autres petits menteurs, il est chargé de vendre l’idée que la France n’intervient en Afrique francophone que pour sauver les Africains de la guerre civile, des tueries, de la famine, de l’ignorance, etc.
Le gouvernement ivoirien, lui, a parlé d’abord de 6, puis de 3 assaillants neutralisés. Quelle cacophonie! Et puis, pourquoi les corps des assaillants neutralisés ne sont-ils pas montrés? Enfin, quand le Mali et le Burkina avaient été attaqués, n’avait-il pas claironné arrogamment que la capitale économique avait été bouclée et que les Ivoiriens pouvaient vaquer tranquillement à leurs occupations? Personne ne peut évidemment se réjouir de ce qui s’est passé à Grand-Bassam le 13 mars 2016; on ne peut que pleurer ces vies innocentes injustement et prématurément fauchées par des barbares sans foi ni loi. Mais qu’on ne me parle pas d’union sacrée autour d’un gouvernement de menteurs et d’incompétents! Un gouvernement qui a usé et abusé du faux pour parvenir au pouvoir et dont les crimes sont en train d’être dévoilés peu à peu au monde par Sam l’Africain et d’autres témoins à charge. Non, les commanditaires des attaques de Bassam ne réussiront pas à nous divertir. Nous continuerons à suivre le procès de la France car le monde entier veut savoir ce qui s’est passé, qui a fait quoi, en Côte d’Ivoire entre le 24 décembre 1999 et le 11 avril 2011.
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