Attaque jihadiste: Deux ministres français Affaires étrangères et Intérieur mardi à Abidjan

Former leader of French socialist party Francois Hollande (C) and the head of the French socialist party group at the National assembly Jean-Marc Ayrault (R) attend the weekly session of questions to the government on January 20, 2009 at the French national assembly in Paris. Background, French PS deputy Laurent Fabius. AFP PHOTO PIERRE VERDY
AFP PHOTO PIERRE VERDY

Les ministres français des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault et de l’Intérieur Bernard Cazeneuve se rendront mardi à Abidjan pour exprimer la solidarité de la France à l’égard de la Côte d’Ivoire, frappée dimanche par une attaque jihadiste qui a fait 16 morts, a-t-on annoncé dans l’entourage de M. Ayrault.

Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve se rendront mardi à Abidjan pour témoigner de leur solidarité avec les autorités et le peuple ivoiriens et assurer de leur soutien la communauté française sur place, a-t-on indiqué.

Le président français François Hollande a dénoncé dimanche le lâche attentat à la station balnéaire de Grand-Bassam, qui a causé la mort d’au moins un Français et promis d’intensifier la coopération de la France avec les pays visés par le terrorisme.

La France apporte son soutien logistique et de renseignement à la Côte d’Ivoire pour retrouver les agresseurs, a-t-il ajouté. Ni le ministère de la Défense ni le Quai d’Orsay n’ont précisé dans un premier temps la nature de ce soutien.

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Jean-Marc Ayrault a dénoncé un attentat qui visait avant tout l’Afrique.

La plupart des victimes sont des Africains de Côte d’Ivoire ou des pays voisins. C’est donc l’Afrique qui est visée, qui est visée à nouveau par le terrorisme, a-t-il dit lors d’une réunion à la cellule de crise de son ministère.

Quatorze civils dont quatre blancs ont été tués dans l’attaque ainsi que deux membres des forces spéciales ivoiriennes, selon les autorités ivoiriennes. Parmi ces victimes, un ressortissant allemand et un Français ont été identifiés.

A priori, seul un ressortissant français est à déplorer parmi les tués. Selon les informations que nous avons, il n’y a pas davantage de (Français) tués mais par contre il y a beaucoup de victimes ivoiriennes, a relevé M. Ayrault.

Environ 18.000 Français résident en Côte d’Ivoire, qui abrite la troisième communauté française subsaharienne après celles du Sénégal et de Madagascar.

Ville historique et ancienne capitale coloniale sur la côte du Golfe de Guinée, Grand-Bassam abrite plusieurs hôtels fréquentés par une clientèle d’expatriés le long d’une plage où afflue la population abidjanaise en fin de semaine.

C’est la première fois que le pays est la cible d’une attaque contre une zone touristique, alors que le secteur se remet lentement de dix ans de crise socio-politique.

Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), directement visé par l’armée française au Sahel, a revendiqué dimanche soir l’attaque contre la station balnéaire de Grand-Bassam.

La France mobilise 3.000 hommes sur cinq pays du Sahel (Mali, Mauritanie, Tchad, Niger, Burkina Faso) pour lutter contre les groupes jihadistes qui se jouent des frontières (opération Barkhane).

Bamako (20 morts dont 14 étrangers le 20 novembre 2015) et Ouagadougou (20 morts le 15 janvier 2016) ont été récemment visés par des attaques dans des hôtels et restaurants fréquentés par des étrangers.

La Côte d’Ivoire, frontalière du Mali, avait en revanche jusqu’ici été épargnée par ce type d’attentats. Elle participe à la force de l’ONU déployée au Mali pour rétablir la stabilité dans le pays après l’intervention française Serval en 2013 et le reflux des jihadistes du nord du pays.

Près de 600 militaires français sont stationnés en Côte d’Ivoire. Ils peuvent être projetés dans la région en cas de crise et apportent un soutien logistique à Barkhane.

Ils sont aussi chargés de former et d’accompagner la restructuration de l’armée ivoirienne selon le nouveau partenariat de défense signé en 2012 entre les deux pays.

AFP

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