PRAO Yao Séraphin
« Mais la liberté est comme la vérité : presque personne ne l’aime pour elle-même, et cependant, par l’impossibilité des extrêmes, on y revient toujours »
Ernest Renan
Voltaire disait ceci sur les Noirs esclaves : « Nous leur disons qu’ils sont des hommes comme nous, qu’ils sont rachetés du sang d’un Dieu mort pour eux, et ensuite on les fait travailler comme des bêtes de somme ; on les nourrit plus mal : s’ils veulent s’enfuir, on leur coupe une jambe, et on leur fait tourner à bras l’arbre des moulins à sucre, lorsqu’on leur a donné une jambe de bois ; après cela nous osons parler du droit des gens ! ».
Aujourd’hui, tout le monde prétend y compris les occidentaux que la politique que l’on nomme impérialisme est contraire à la liberté et qu’elle conduit même au militarisme, un mal… dont nous avons toujours été préservés. Même les grands pays déplorent officiellement qu’il soit devenu nécessaire, dans ce monde actuel, de réaffirmer que tous les hommes, quel que soit leur race ou leur couleur, ont droit à la vie, à la liberté et à la recherche du bonheur. Tous répètent sans rire que les gouvernements tirent leur pouvoir légitime de l’accord des gouvernés. Ils insistent même pour dire que l’asservissement d’un peuple, quel qu’il soit, est une « agression criminelle » et une déloyauté affirmée envers les principes distinctifs de tous. Et pourtant, après l’esclavage et la colonisation, l’impérialisme existe encore.
Bien avant la colonisation, les pays africains avaient des économies structurées et solides. Mais après la colonisation, l’intégration dans l’économie mondiale a transformé les colonies en économie capitaliste fantoche, dès lors qu’elles se sont mises à produire pour le marché et pour le profit, des produits à faible valeur ajoutée. Les Africains doivent voir dans cette transformation l’origine de la création d’une chaîne hiérarchisée de relation d’exploitation entre » métropole et satellites » dans lesquelles chaque métropole s’approprie tout ou partie du surplus économique créé dans les satellites placés sous son contrôle ; dans cette logique, les grandes puissances manœuvrent toujours en Afrique pour installer leurs amis dociles aux affaires.
Pour mieux contrôler les économies africaines, certaines puissances vont instaurer une coopération monétaire dont le seul but est de mettre la main sur les richesses des Etats. C’est ainsi que la France va créer le Franc CFA pour déstructurer les bases d’un développement autocentré en Afrique francophone. Pour canaliser politiquement les gouvernants africains, la France et d’autres puissances vont construire des bases militaires dans ces pays. En effet, les accords de défense signés entre les pays Africains et la France par exemple, garantissent à cette dernière, le contrôle des matières premières africaines. Le système est très huilé. Au plan médiatique, il s’agit de désinformer les africains et leur faire accepter qu’ils sont nuls au travers de leurs chaînes de télévision et radio.
Au plan juridique, les occidentaux ont créé la Cour pénale internationale pour intimider tous les présidents récalcitrants.
Aujourd’hui avec le procès de la Honte qui se déroule à la Haye, il est clair que le monde entier connaitra la vérité sur la Côte d’Ivoire. Ce procès qui est loin d’être équitable permettra tout de même au monde entier de donner raison à Laurent Gbagbo, à Blé Goudé et à tous les autres patriotes. Avec l’audition des témoins à charge, la libération des Héros ivoiriens est proche. En effet, Jichi Sam dit Sam l’Africain vient de rappeler à la CPI que Gbagbo a tout fait pour maintenir la paix en Côte d’ivoire, allant même jusqu’à s’humilier en signant l’accord de Marcoussis : «Le président Laurent Gbagbo a accepté de s’humilier pour sauver la Côte-d’Ivoire en signant l’accord de Marcoussis. La population n’était pas d’accord mais le président l’a fait pour l’intérêt du pays. Le pays avait été attaqué par des assaillants venus faire un coup d’État.». Si la honte tuait les juges de la CPI, ils allaient se pendre car Sam l’Africain va jusqu’à préciser, que la Commission Electorale Indépendante (CEI) était forclos, et qu’il revenait au Conseil Constitutionnel de proclamer les résultats du second tour de la présidentielle de 2011. En clair, c’est Laurent Gbagbo qui a gagné les élections et non Ouattara.
Avec ce procès de la Honte, le régime actuel en Côte d’Ivoire doit compter ces jours. En effet, les révélations finiront par éclabousser les pontes du régime ce qui va certainement créer des désordres au sein de ce même régime. Sam l’Africain a déjà cité la responsabilité de Soro Guillaume dans cette crise. Les ex-Forces nouvelles devenues Forces Républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui ont commis des crimes très graves à Duekoué, pour ne citer que ce cas horrible, entendrons leurs noms également à la Haye. Pour les résistants africains, ce procès de la Honte mettra fin à l’esclavage des africains dans ce monde. Nous devons donc mener cette lutte juste et noble, une lutte indispensable pour mettre fin à l’humiliant esclavage, qui nous est imposé par la force. Nous devons nous battre pour retrouver notre dignité et notre honneur. Le temps n’est pas encore au repos car, nos blessures sont trop fraîches et trop douloureuses encore pour que nous puissions les chasser de notre mémoire.
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