Le procès intenté par Pascal Affi N’guessan, le président contesté du Front populaire ivoirien (FPI), contre quatre cadres de sa formation politique fondée par l’ancien chef de l’Etat Laurent Gbagbo, a été reporté au 11 mars, une dizaine de minutes, après son ouverture vendredi, a constaté un journaliste de ALERTE INFO.
L’audience s’est déroulée à huis-clos en présence uniquement du conseil de M. Affi N’guessan, des quatre cadres visés par la plainte, Aboudramane Sangare, Laurent Akoun, Boubacar Koné et Marie Odette Lorougnon et leurs avocats.
“L’audience a duré à peine dix minutes simplement parce que le conseil de M. Affi N’guessan a caché les pièces sur lesquelles nos avocats devaient travailler. Et les a produites seulement ce matin devant le juge’’, a déclaré M. Koné, à l’issue de l’audience, face à la presse.
Lundi, M. Affi N’guessan a de nouveau décidé d’assigner en justice Aboudramane Sangaré et ses amis pour « usurpation du titre de président du Front Populaire Ivoirien ».
Entourés des trois autres cadres, visés par la plainte et par une cinquantaine de militants présents, M. Koné a ajouté que leurs avocats avaient “demandé un report pour (se) donner le temps de travailler sur ces documents afin qu’à la prochaine convocation, ils puissent plaider en connaissance de cause’’.
“Requête qui a été acceptée par le président. Et nous sommes convoqués pour vendredi prochain dans les mêmes conditions’’, a-t-il conclu.
Depuis plusieurs mois, deux tendances internes au FPI s’affrontent pour la direction du parti et pour déterminer la stratégie à adopter face au pouvoir en place.
Alors qu’Affi N’Guessan est conforté par le gouvernement qui voit en lui son « seul interlocuteur », ses opposants internes dénoncent « ses accointances » avec le pouvoir du chef de l’Etat Alassane Ouattara et sa « trahison ».
Début mars 2015, les adversaires de M. Affi ont fait savoir à l’issue d’une réunion qu’il était suspendu de ses fonctions et remplacé par Aboudramane Sangaré “pour assurer l’intérim du président’’.
Depuis, les deux camps revendiquent le contrôle du parti.
Mercredi en conférence de presse, Pascal Affi N’guessan a tenté de minimiser les dissensions au sein de sa formation politique, estimant qu’ “il y a un seul FPI’’.
“Il y a un seul FPI. Il n’y a pas de FPI tendance X ou Y’’, a-t-il déclaré.
« Sangaré et consorts sont toujours militants » mais « n’appartiennent plus a la direction du parti », a-t-il insisté, jugeant leurs actes « honteux ».
Après “son éviction’’ par ses adversaires en mars 2015, M. Affi N’guessan avait saisi le tribunal de première instance d’Abidjan qui l’avait confirmé dans ses fonctions de patron du FPI, interdisant du même coup Aboudramane Sangaré et ses amis d’utiliser le logo et le nom du parti.
Serge Alain KOFFI
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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