En marge de l’Assemblée Générale qu’il a animée samedi matin, Konaté Navigué, président de la Jfpi s’est prononcé sur l’actualité politique nationale et internationale. Il a passé au crible le procès cumulé de l’ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé contre le procureur, mis en cause la crédibilité de la CPI non sans s’être prononcé sur le parti unifié et le dialogue politique.
«Le Fpi pense que la CPI est inutile», a fulminé Konaté Navigué à propos de l’instance judiciaire internationale qu’est la Cour Pénale Internationale CPI. De son point de vue, les Africains n’avaient pas à ratifier une charte qu’ils ne comprennent surtout pas. «Est-ce que les Africains sont obligés de ratifier ce qu’ils ne comprennent pas ?», s’est-il interrogé. Avant de jeter un pavée dans la marre de la CPI : «le monde aujourd’hui peut marcher sans la Cpi. Or, ce serait difficile sans le Fmi ou la Banque Mondiale par exemple. Il faut se retirer d’une instance qui n’a pas d’importance sur la marche du monde», a-t-il coupé court. Tout en invoquant la possibilité pour l’Afrique de créer sa propre cour de justice, il s’est attardé sur les 38 pays qui n’ont pas ratifié la charte de la Cpi. «Sur 192 pays, 38 ont refusé de ratifier la charte de l’ONU. Ce ne sont que des puissances, les Etats Unis, la France, l’Allemagne et je crois le Zimbabwe…», des noms qui dit-il, le confortent dans sa position. Il s’est également dit préoccupé par le procès de l’ancien Président ivoirien, Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé contre le procureur. «Le procès sera difficile et long», avoua-t-il. Convaincu de ce que le dossier des accusés de Bensouda est vide, il plaide pour leur relaxe. Mais pas à n’importe quel prix. «S’il n’y a plus d’Ivoirien susceptible d’aller à la CPI, il faut faire revenir les autres», lance-t-il à l’endroit du Président de la République qui indiquait son désir de ne plus transférer d’ivoirien à la CPI. Car, dira-t-il, le Fpi a toujours été contre l’internationalisation des conflits. C’est pourquoi, Konaté Navigué a demandé aux militantes et militants du parti à la rose ‘’d’agir pour que les autres reviennent’’. Par agir, il fait allusion à ‘’toute action diplomatique à l’endroit de l’ONU’’ qui serait la bienvenue. A cet effet, il a invité l’ensemble de la classe politique ivoirienne à s’entendre sur l’essentiel. A savoir que si le retour de Laurent Gbagbo et Blé Goudé ramènerait la paix en Côte d’Ivoire, pour une réconciliation vraie, il faille mobiliser les institutions de l’Etat à l’endroit de l’ONU. Or, le Front Populaire à lui seul ne peut le faire car considéré comme un groupement de personne.
Au sujet des sons discordants du parti unifié au sein du Rhdp, son analyse est net : «c’est parce que le Rdr ne veut pas faire la passe au Pdci en 2020 qu’il y a tous ces problèmes». Néanmoins, il estime que si le Rhdp est organisé en bloc, même fragilisé, le Fpi et tous les pro-Gbagbo devront s’organiser pour affronter le Rhdp aux élections présidentielles de 2020.
Enfin, comme pour montrer les fruits de la négociation, il a fait savoir que le dialogue politique avec le pouvoir a permis entre autres, de dégeler des comptes. «Sur 289 il n’en reste plus que 43 aujourd’hui», concluant que tout est enjeu de lutte en politique.
Connectionivoirienne.net SD
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