Côte d’Ivoire Ahipeaud sort de sa réserve et cogne Ouattara « Résister à la politique d’Apartheid judiciaire… »

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Ahipeaud sort de sa réserve et cogne Ouattara –

« Résister à la politique d’Apartheid judiciaire et socio-économique est un devoir citoyen et une exigence historique »

Ce 28 février 2016, de 10h à 12h, se sont réunies, toutes les instances de l’Union pour le Développement et les Libertés, pour faire un examen de la situation générale du pays ainsi qu’une évaluation de son évolution, un peu plus de cinq années après la prise du pouvoir par le Président Alassane Dramane Ouattara. Le Conseil Politique de l’UDL entend faire la déclaration suivante :

1- De la politique d’Apartheid judiciaire et socio-économique et d’effacement de notre mémoire collective

Sur ordre du Président Nicolas Sarkozy, les forces françaises, sous mandat onusien, mettaient fin, le 11 avril 2011, au régime du Président Laurent Gbagbo. Au cours de la crise qui a opposé les forces pro-gouvernementales et celles fidèles à Alassane Ouattara, le peuple de Côte d’Ivoire a souffert le martyr avec notamment l’embargo sur les médicaments. Il reste à ce jour à comptabiliser les milliers de malades morts faute de soin, dans ce macabre bilan, de la crise postélectorale avec son profond traumatisme des masses populaires. La venue au pouvoir aux forceps de Ouattara devrait être celle de l’accession de notre pays au mieux-être à tout point de vue comme l’affirmaient ses soutiens. Cinq années après, quel est le constat que fait chaque citoyen de notre pays ?

Au Plan juridique, la Côte d’Ivoire est divisée entre ceux qui sont au-dessus de la loi et ceux qui la subissent très souvent injustement. Yacouba Coulibaly dit « Yacou Le Chinois », caïd instrumentalisé et incontrôlable désormais, est victime d’une exécution extra-judiciaire pour effacer les traces de cette impunité chronique dont jouit les ex-rebelles proche du pouvoir. Pendant ce temps, des centaines de leaders et militants de l’opposition sont maintenus dans les liens de la détention pour des raisons inexplicables. Ayepka Denis et Djah Galé Gervais, secrétaires généraux de l’UNG et de l’ASD, Vice-Présidents de la CNC (Coalition Nationale pour le Changement) sont en prison depuis septembre 2015, pour avoir participé à un meeting interdit nuitamment par le maire de Yopougon.

Et pourtant, ils ont été arrêtés loin de la Place Ficgayo de Yopougon, lieu de ce meeting. Des centaines d’autres responsables du FPI légitime sont ainsi maintenus en détention pour des raisons non légales. Les procès ayant abouti à la condamnation de certains restent légendaires pour leur caractère de folklore juridique, sinon de parodie de justice.

Et pourtant, Ouattara crie à tue-tête, depuis quelques temps, qu’aucun ivoirien ne sera désormais déporté, sinon extradé. Son régime a poussé l’arrogance et le mépris à l’excès en donnant la nationalité ivoirienne à l’ex-président du Burkina Faso, Mr Blaise Compaoré, et à son clan. Or, selon la loi sur la nationalité, la bonne moralité est une cause qui justifie le non octroi de la nationalité ivoirienne. Certainement que le mandat d’arrêt international et les poursuites contre Mr Blaise Compaoré par son propre pays, ainsi que les lourds soupçons qui pèsent sur lui dans les assassinats politiques dans son pays, ne sont pas des causes de moralité douteuse pour le régime d’Abidjan !

Et pourtant, Le Président Laurent Gbagbo et le ministre, Charles Blé Goudé, ont été déportés à la Haye et subissent une justice étrange, à la limite du ridicule. Mais ce procès aura permis d’exposer les nombreuses violations des droits de l’homme des responsables de l’ex-rébellion, aujourd’hui royalement intégrés dans les forces régulières de notre pays.

Où est donc l’égalité des citoyens devant La Loi, principe constitutionnel sacré?

Mais il faut dire que la Constitution est la dernière des lois de cette république. Foulée aux pieds, elle n’a pas empêché le régime à instaurer un autre apartheid dans la représentation nationale. Ainsi, Abidjan, avec plus d’1750000 électeurs, n’a que 31 élus. Les régions du nord, bastion du pouvoir, avec un peu plus de 900000 électeurs, ont 73 élus. Kong a 3 élus quand Ferkessédougou, la capitale de la région, n’a qu’un seul élu. Les exemples peuvent être multipliés à souhait.
Mais là encore, le gouvernement affiche une insolence totalement méprisante de l’opposition quand il s’agit de discuter pour trouver des solutions à ces problèmes de fonds.

Où est donc l’égalité des citoyens devant la loi ???

Les Ivoiriens subissent une exploitation violente et éhontée. Le prix de l’électricité et de l’eau est accru de plus de 30% avec des compteurs douteux. La vie est plus que chère, insupportable pour ceux qui ne sont pas bénéficiaires directes de la circulation en circuit fermé de l’argent du pays. Les nouveaux riches, bénéficiaires des marchés gré-à-gré, affichent leur statut assumé d’émergente haute bourgeoisie dont le signe distinctif reste les Range Rover rutilantes, voiture emblématique de la famille royale anglaise. Dans la Côte d’Ivoire de Ouattara, « L’argent travaille » pour le clan présidentiel et ses affidés. Amajaro, alors dirigé par Loïc Folloroux, profita des largesses du pouvoir à telle enseigne que de grands ténors du secteur de l’exportation du cacao ont faillé ou ont même jeté l’éponge. Webb Fontaine, autre entreprise familiale, reçoit 1% sur toutes les transactions d’import-export. Des entrepreneurs ont été spoliés tout comme des citoyens, de leurs biens immobiliers ou fonciers en toute impunité. Sous le couvert d’un régime répressif, les étudiants sont spoliés de 500 Millions de Francs d’inscriptions payées par Orange Money qu’on leur impose de repayer à ce jour. Ils seront jetés à la rue, de juillet 2016 à Août 2018, en raison des jeux de la Francophonie. Ailleurs, les jeux servent au financement des infrastructures pour combler des insuffisances. En Côte d’Ivoire, c’est le contraire. Les jeux de la Francophonie seront le moyen d’oppression des étudiants de notre pays ! Et tout cela, sous le silence coupable de l’Organisation Internationale de la Francophonie qui devrait réagir à cette situation. Mais le régime de Ouattara peut faire tout ce qu’il veut, il ne se trouvera personne pour lui demander de faire le contraire !

Maintenant, Ouattara entend faire sauter le verrou de la limitation des mandats et de l’âge pour ouvrir la route à son maintien, et non Bédié, au pouvoir à vie ! Or cette énième atteinte à la constitution va permettre au juge constitutionnel de lire le droit à l’envers pour donner à Ouattara d’être candidat en 2020, à l’image de nombreux dictateurs sanglants africains. Alassane Ouattara a été éligible sous la présente constitution pour organiser une élection où il était seul. Il n’a donc pas d’intérêt à la modifier maintenant puisqu’elle ne le concerne plus. Cette tâche revient de fait à ceux des candidats de 2020 qui voudront en faire un point de leur manifeste. Qui plus est, la réconciliation n’est point à l’ordre du jour parce que le régime ne l’a pas voulu. La tension est effective entre les populations en dépit du calme plat actuel. La réconciliation est L’échec cuisant de Ouattara. Le rejet de la modification de la constitution est le seul moyen pour que, Bédié et Ouattara, principaux protagonistes de la crise depuis 1993, ne soient pas candidats en 2020. La Côte d’Ivoire pourra alors se contenter d’attendre leur sortie de la scène politique, pour justement éviter une autre guerre fratricide.

2- Résister à cette politique ségrégationniste est un devoir citoyen

Mais pour aboutir à son dessein, Ouattara doit démolir les deux partis historiques que sont le PDCI et le RDR. La proposition récente, après celle de la candidature unique, de former un parti unifié, est une astuce pour brouiller les pistes pour les élections législatives. Car les candidats RDR passeront plus facilement en candidats RHDP dans les zones que leur pouvoir ne maitrise pas. Car son secrétaire général par intérim le dit, l’implantation de leur parti continue. Si le pouvoir RDR est sincère dans sa volonté de voir les fils d’Houphouët-Boigny s’unir, le meilleur moment serait après les législatives et les locales prochaines. On saura si les intentions ne sont pas inavouées. Le PDCI qui sert d’alibi aujourd’hui à cette politique inique qui divise les Ivoiriens et cristallise les sentiments de haine, doit faire face à sa propre histoire. Ce que la répression coloniale n’a pas réussi, faire disparaitre ce deuxième plus vieux parti du continent avec l’ANC, Ouattara et Bédié le réussiraient-il ?
Tout comme le PDCI, le FPI fait face au même destin. L’apartheid judiciaire maintien un FPI légal, vidé de sa substance populaire et cantonne le FPI populaire, dans un carcan, un ghetto judiciaire. Le but de cette stratégie d’instrumentalisation de la justice à des fins politiciennes, reste de faire disparaitre le Parti de Laurent Gbagbo. Ainsi, Gbagbo sera un vestige du passé. Il va ainsi disparaitre de la mémoire collective, tout comme le sera Houphouët-Boigny, si le PDCI se dissout dans le RHDP.
Ainsi, la politique que subit le peuple du PDCI et du FPI, et au-delà d’eux, une bonne majorité des populations ivoiriennes, a pour but ultime de faire disparaitre les symboles de notre histoire commune, de notre mémoire collective. On comprend alors le concept de « L’Ivoirien Nouveau » : il est cet être naturalisé de récente date, comme le Clan Compaoré, imposé par la force des armes d’une rébellion fondamentaliste, niant la réalité locale ancestrale mais résolument tourné vers un futur excluant ceux qui n’acceptent pas ce déni de leur droit, de leur histoire, de leur être. Résister par la lutte démocratique, en refusant de se plier en quatre, de s’agenouiller, de s’humilier, reste un devoir citoyen et historique. Ne pas le faire, pour quelques raisons que ce soit, serait une parjure pour soi et pour nos ancêtres. C’est pour cela que le peuple de Côte d’Ivoire, avec l’UDL à sa tête, appelle toutes les forces politiques, économiques, sociales et culturelles qui ne peuvent accepter que les peuples de Côte d’Ivoire entretiennent cette ségrégation qui les monte les uns contre les autres, à une Union Sacrée pour barrer la route à cette imposture politique lors du référendum constitutionnel et des élections législatives, deux enjeux qui vont sceller le sort de notre Nation. Ni les ressentiments de notre passé récent, encore moins les égos personnels, ne doivent prévaloir sur la nécessité de faire en sorte que la Côte d’Ivoire, Une et Indivisible, celle des 60 ethnies et du 1/3 de populations étrangères vivant en harmonie avec les autochtones, survive. Voilà l’enjeu des prochaines luttes. Un seul devoir : Ne pas le trahir !!!

Abidjan le 28 février 2016
Pour le Conseil Politique de l’UDL
Le Président

Martial Joseph AHIPEAUD, PhD

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