Côte-d’Ivoire le billet de Connection – Compaoré, cet Ivoirien nouveau

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Par Connectionivoirienne.net

Il a dirigé son pays, le Burkina Faso pendant 27 ans. Un règne sans partage après un coup d’état effroyable qui a emporté le père de la révolution, l’iconoclaste Thomas Sankara. Les ors de la République et les salons feutrés perdus, voici Blaise Compaoré qui demande et obtient sans coup férir la nationalité ivoirienne. Qui l’eut cru ? L’ex-président du Faso aime tellement la Côte d’Ivoire qu’il renonce à tous les avantages liés à son statut d’ancien président. On lui dit bravo pour cet acte !
Du coup, ceux qui n’osaient pas croire au nouveau slogan d’Alassane Ouattara « l’Ivoirien nouveau » au sens figuré comme au sens propre, après le concept de l’émergence, s’en trouvent servis. Une fois de plus, notre pays et son président étonnent le monde comme l’avait promis Ouattara 1er.

Ce qui est effarant ici et contre le bon sens, ce n’est pas tant l’octroi de la nationalité, qui, en elle-même constitue un acte administratif obéissant, évidemment, à des règles. C’est tous les jours que des étrangers qui aiment notre pays font la demande de la nationalité et obtiennent satisfaction. Cela est une constance depuis Houphouët jusqu’à Gbagbo en passant par Bédié. Compaoré qui obtient la nationalité ivoirienne n’est donc pas un problème en soi. Mais le « beau Blaise » n’est pas un vulgaire sujet de droit. Il fut président du Burkina Faso, renversé par une insurrection qui a fait des morts avant qu’il ne prenne la fuite pour arriver en Côte d’Ivoire. Il a laissé derrière lui des cadavres, des familles endeuillées, des citoyens marqués à vie pour son refus obstiné à renoncer à un troisième mandat au terme d’un long règne. Pis, Blaise Compaoré, dans le dossier sensible de l’Assassinat de Thomas Sankara, est poursuivi par la justice de son pays pour complicité d’assassinat. Sous son magistère, disparaissait également et de manière atroce, le journaliste Norbert Zongo dont l’âme tarde à reposer en paix faute de justice. Présumé innocent, Blaise Compaoré devait au moins, par respect de son serment, aller répondre aux questions des juges de son pays. Qui sait ? Il pourrait gagner ses procès. Mais entre le devoir de responsabilité et l’obsession de narguer les burkinabè, Compaoré a fait son choix, celui de la facilité en complicité avec Alassane Ouattara (celui à qui il a rendu des services t non à la Côte d’Ivoire).

Sans jeter un petit regard sur les textes de loi en Côte d’Ivoire, il y en a qui qui disent que Compaoré avait droit à la nationalité ivoirienne parce que marié à une ivoirienne. Scandaleux ! Compaoré s’est marié en 1987 avec Chantale et il avait pour témoin Thomas Sankara, son ami tué la même année. Au moment de ce mariage, il n’avait pas fait l’option d’acquérir la nationalité ivoirienne comme le stipule le code de la nationalité ivoirienne.

Dans tous les cas, cet Ivoirien nouveau, au sens figuré comme au propre, s’il devait en être fier, donne de lui l’image d’un homme sulfureux qui use de subterfuges pour échapper à la justice de son pays. Il a les mains ensanglantées et ses victimes se comptent par centaines aussi bien dans son pays que dans la sous-région Ouest africaine.
Est-ce là la notion de l’ivoirien nouveau qu’Alassane veut que nous retenions ? C’est-à-dire ce citoyen qui peut avoir droit de vie ou de mort sur ses semblables et échapper à la justice parce qu’il peut s’assurer une protection des plus hautes autorités ? Si c’était cela, qu’on cesse de nous en mettre pleins les tympans, ces slogans aussi creux qu’abjects.

Compaoré doit être extradé pour préserver la dignité de la Côte d’Ivoire. A défaut, l’ancien homme fort du Faso peut jouir dans les circonstances et contexte actuels de sa nationalité ivoirienne. Mais qu’il sache aussi qu’il peut en être déchu à tout moment (voire code de la nationalité). A bon entendeur, salut !

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