Par Déborah Kimou
La région de la Bagoué située dans le nord de la Côte d’Ivoire occupe le premier rang des régions dont les dépenses annuelles par ménages sont les plus faibles avec 224.305 Fcfa, indique le rapport 2015 de l’Institut national de la statistique (INS).
Avec « 18,3% » de familles en « insécurité alimentaire » pour une population de 375.687 habitants la Bagoué dont le chef-lieu est Boundiali (731 km d’Abidjan) se positionne en première place. Les principales sources de revenus dans cette région sont liées à la culture cotonnière.
Selon l’étude, dans « les familles pauvres, 50,2% des dépenses de consommation sont affectées à l’alimentation contre 40,7% chez les non pauvres ».
Frontalière au Mali, le Folon dont le chef-lieu est Minignan (934 km d’Abidjan) tient la 2e place de ce classement avec 261.765 Fcfa de dépenses par famille. Bien que son sous-sol regorge de manganèse, la région peine à se développer.
Elle est suivie du Kabadougou (nord-ouest) troisième en terme de dépense moyenne par ménage avec 264.709 Fcfa. Estimé à 71,7%, le taux de pauvreté de de la région est le plus élévé au plan national. Le chef-lieu, Boundiali (731 km d’Abidjan) tire l’essentiel de son économie de la culture du coton, de la noix de cajou, des céréales (mais, mil, fonio) et de l’élevage.
Zone de production de la noix de cajou dont la Côte d’Ivoire est passée première productrice en 2015 avec 702.000 tonnes, le Bounkani (nord-est) occupe la quatrième place avec 268.150 Fcfa de dépense de consommation par famille. Elle fait frontière avec le Ghana à l’Est et le Burkina Faso au Nord.
Le Tchologo ferme la marche du classement à la cinquième place avec 16% de familles en insécurité alimentaire pour des dépenses évaluées à 268.740 Fcfa . Sa population d’environ 467.958 habitants a une culture essentiellement pastorale basée sur l’élevage de bœufs et de moutons.
Les ménages à faible revenu affectent 2,8% des parts de leur budget à la santé et 3,5% à l’éducation contre respectivement 3,1% et 4,3% pour les familles moyennes.
Les Ivoiriens « les plus riches » dépensent en moyenne 13,7 fois plus que les 10% des plus pauvres. Ce ratio était de 23,7 en 2002 et de 15,1 en 2008, précise le rapport.
Abidjan en tête avec plus de 583.000 Fcfa en 2015
Le district d’Abidjan arrive en tête des cinq régions de Côte d’Ivoire où les dépenses par ménage sont les plus élevées, avec 583.245 Fcfa contre 386.215 Fcfa pour la moyenne nationale, selon le rapport 2015 de l’Institut national de la statistique (INS).
Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire qui représente 40% du PIB occupe la première place de ce classement avec un taux de pauvreté estimé à 22,7%, inférieur à celui du plan national (46,3%), selon le rapport dénommé « Enquête sur le niveau de vie des ménages ».
Fort de plus de quatre millions d’habitants (19% de la population ivoirienne), le district contribue à 28 % des dépenses de la consommation nationale et 28,9 % du budget des familles qui y vivent sont consacrés aux dépenses alimentaires contre 26,2% pour le logement.
Malgré un taux de pauvreté de 42,9 %, la région cacaoyère du Guémon (ouest) enregistre l’une des plus fortes moyennes de dépense par ménages évaluée à 448.606 Fcfa par an pour 919.392 habitants, se classant ainsi deuxième.
Le Cavally (Ouest) région frontalière du Libéria occupe la 3e position de ce classement avec 428.280 Fcfa de dépense moyenne par famille. Cette région dont le chef-lieu est Guiglo.
Classée 4e, la région de San-Pedro (sud-ouest) abrite le deuxième port où transite la majorité de la production cacaoyère mondiale dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur, a une dépense moyenne de 426.183 Fcfa par an pour 800.000 habitants. Parmi lesquelles figure une importante communauté d’expatriés en raison du tourisme balnéaire qui s’y développe.
Le district de Yamoussoukro (centre), qui héberge la capitale politique de la Côte d’Ivoire, ferme ce top 5 avec 406.430 Fcfa de dépense de consommation par ménage et 39,4 % de taux de pauvreté. Dans la cité de la paix les ménages dépensent autant en loyer qu’en commodité (35,3 %) dans l’alimentation contre 22,0% en logement.
Ce rapport (de l’INS) qui évalue le niveau de vie des ménages a porté sur un échantillon de 276 à 1.188 ménages par région en fonction de leur poids démographique, portant à 12.900 le nombre de familles étudiées pour les 33 régions du pays.
L’Institut s’est basé sur les indicateurs de « bien-être, l’éducation, (la) santé » et le « seuil de pauvreté » des Ivoiriens dans les différentes régions du pays.
« Est pauvre » en Côte d’Ivoire celui dont la dépense de consommation est inférieure à 737 Fcfa par jour, soit 269.075 FCFA. Cette moyenne de dépense par habitant a permis en 2015 d’établir le niveau du revenu moyen par ménage, estimé à 386.215 Fcfa.
Le seuil de pauvreté dans ce pays a progressivement évolué en fonction du niveau de vie et du nombre d’habitants, passant de 101.340 FCFA en 1993 à 183.450 FCFA en 2002 et 241.145 FCFA pour l’année 2008.
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Par Déborah KIMOU
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