Par Sylvie Kouamé avec GDA | Connectionivoirienne.net
Après le rachat des stations services de La Société nationale d’opérations pétrolières de Côte-d’Ivoire (Petroci) accordé gré à gré par le gouvernement ivoirien à Puma Energy, tous les regards se tournent vers le prix réel que la filiale de Trafigura et de Sonangol* paiera. Sur ce point le gouvernement [actionnaire unique] par la voix de son porte-parole n’a avancé aucun chiffre. Ce dernier a simplement indiquer durant son point de presse que les « négociations se poursuivent » en attendant les résultats des audits de valorisation en cours.
Contrepartie financière
Selon certaines informations la session de la division stations services de Petroci à Puma Energy pourrait se fairesans contrepartie financière. Une opération qui signifierait la mise à mort de Petroci, cette division étant l’une des plus rentables. «Une façon peut-être pour le gouvernement de précipiter la chute de la boite» nous a répondu un responsable syndical de Petroci contacté à Abidjan.
Sur l’exercice 2012-2013, le dernier rendu public, Petroci a fait un chiffre d’affaires de 266,5 milliards de FCFA. La division stations services [44 milliards de Fcfa] arrive en 2e position dans ce chiffre d’affaires, devancée par la division vente de pétrole brut et gaz [166 milliards], mais loin devant la division Gaz butane, 3e avec 27 milliards. Petroci durant cet exerce a fait un profit net de 28 milliards de Francs CFA.
En deux ans, Petroci serait parti d’un profit de 28 milliards de Franc CFA pour se retrouver confronté à d’énormes difficultés financières selon les autorités politiques. «Une information montée de toute pièce» selon des employés qui accusent le gouvernement et la direction actuelle de la boite d’avoir sciemment fragilisé Petroci, en vue de sa privatisation «pour des intérêts privés et politiques». «La seule chute des cours du pétrole sur le marché mondial ne saurait expliquer la situation qui nous amène au licenciement de 200 agents», sur 600 explique un syndicaliste. «Il y a eu de sérieux problèmes de choix stratégiques, sans oublier l’argent que l’Etat nous doit» poursuit notre interlocuteur. En 2013, les impayés de factures de gaz naturel adressées à la CIE par Petroci pour le compte de l’Etat s’élevaient à 300 milliards de Francs CFA. Combien de son côté l’Etat devait devoir à la CIE pour les fournitures d’électricité, reste inconnu.
*Par abus, Puma Energy est présentée comme la filiale 100% de Trafigura Beheer BV au Pays-Bas. Il faut préciser que PUMA energy est la filiale commune de Trafigura [49%] et de la Société nationale d’hydrocarbures de l’Angola, Sonangol [30%], ainsi que d’une série de divers petits actionnaires « inconnus ». Puma Energy est une société privée non cotée en bourse. Sa filiale ivoirienne est dirigée par Ahmadou Touré, neveu du Président Alassane Ouattara et frère de sa chargée de communication, Masséré Touré, épouse du ministre ivoirien de la Poste et des Ntics et porte-parole du gouvernement, Koné Bruno.
Les commentaires sont fermés.