Par Connectionivoirienne.net
En mission aux Etats-Unis et en Europe, Laurent Akoun, président délégué du Fpi a déclaré sur des chaines de radio et de télévision que la tendance pro-Sangaré du Fpi serait présente aux prochaines élections, législatives et régionales. Ceci a suffi au camp Affi pour crier victoire et louer le génie politique de son mentor qui aurait, selon ses supporters, eu raison très tôt en participant, contre la volonté de ses camarades, à la présidentielle d’octobre 2015.
Ce qu’ils oublient, c’est que sur ce sujet des élections, Laurent Akoun reste constant dans son discours. Le même qu’il avait tenu avant la présidentielle, faisant savoir que le Fpi participerait à condition que la transparence et la sécurité soient garanties. Ces conditions n’ayant pu être satisfaites du point de vue des Gbagbo ou rien, ceux-ci n’avaient pu prendre part à l’élection qu’ils ont appelée à boycotter du reste. C’est la même rhétorique qu’embouche actuellement M. Akoun. Et elle ne vise qu’à appeler le pouvoir à ouvrir le jeu électoral : un découpage des circonscriptions électorales tenant compte de la population et de la superficie, une sécurité pour tous, le désarmement des ex-combattants, mais surtout la libération des prisonniers politiques afin qu’ils participent, eux aussi, à la vie nationale. Ouattara peut-il accéder à ces doléances ? Il est très tôt pour être optimiste. Il est aussi tôt pour anticiper une réelle participation des pro-Sangaré aux futures échéances.
De là, à considérer qu’Affi N’guessan a eu raison, n’est-ce pas se tromper sur toute la ligne ? A l’analyse, qu’a obtenu Affi N’guessan de sa ‘’participation au jeu politique’’ ? Le résultat parait bien maigre. Affi avait compté sur sa participation pour mettre en confiance le pouvoir afin qu’il accède au dégel des comptes, à la libération des prisonniers, au retour des réfugiés et exilés. Et dans une clause secrète non écrite, décrocher quelques portefeuilles dans le cadre d’un gouvernement d’ouverture. Jusqu’à preuve du contraire, le régime issu de l’élection semble ruser avec ceux qui l’ont légitimé y compris même le Pdci-Rda. Les prisonniers politiques croupissent encore par centaines dans les geôles du pouvoir sans jugement, le dégel des comptes s’est arrêté à l’étape des annonces, le gouvernement est resté fermé à l’opposition. En l’état actuel des choses, le camp Affi devrait tirer les leçons et penser à un retour à la maison sans honte et sans monter les enchères. Parce qu’à la vérité, un réveil du Fpi se trouve dans l’union sacrée de ses cadres autour de l’idéal gbagboïste. Plus que jamais, la solidarité et le pardon devaient habiter chaque camp comme s’y prête d’ailleurs Laurent Akoun qui estime que la réconciliation est possible.
Les commentaires sont fermés.