Longévité de Ouattara au pouvoir : Abel NAKI répond à Cissé Bacongo : « Ce n’est pas parce qu’on n’est venu au pouvoir dans des conditions désastreuses qu’il faut s’y pérenniser, il faut faire preuve d’intelligence »
Nous avons lu par voie de presse les dernières assertions effroyables de M. Cissé Bacongo, cadre du RDR à propos de la suppression de la limitation du mandat présidentiel prévue par la constitution ivoirienne. Celui-ci fait en effet un exposé utopique, dans lequel il étale sa volonté de voir se réaliser une abrogation de la Côte d’Ivoire. C’est dans ce sens qu’il affirme en ces termes : « Il convient d’abroger la limitation de la durée du mandat présidentiel ». Le ministre républicain voudrait qu’en dépit des recommandations de la constitution qu’il trouve forcement caduque et pas à sa mesure, que l’on saute le verrou de la limitation des mandats présidentiels, afin d’y introniser à vie son mentor Alassane Ouattara. Nous nous indignons lorsque nous savons que nous ne sommes pas dans un système monarchique. M. Bacongo affiche sa volonté manifeste de bouleverser tout un système de transmission du pouvoir, et souhaiterait nous ramener à une ancienne méthode de royauté déjà englouti par l’ère de la démocratie moderne.
Il va plus loin en expliquant sa forfaiture en ces termes : « Premièrement en l’absence de cadres politiques charismatiques, compétents, crédibles et intègres, pouvant assurer la relève, le peuple peut se trouver comme contraint d’élire un président de la république par défaut, dont la gestion peut le conduire à un désastre, sur tous les plans (…) ». Cette affirmation est une insulte à l’intelligence du peuple ivoirien mais surtout de sa classe politique. Il n’y aurait donc pas d’intellectuels assez futés pour assurer l’exercice du pouvoir en Côte d’Ivoire. M. Alassane Ouattara serait donc la solution évidente aux problèmes des Ivoiriens pendant une éternité ? Son bilan serait-il aussi positif que sans tache quand on sait les réalités des Ivoiriens, pauvres, malades, en prison et au chômage depuis son accession à la magistrature suprême en 2011 ? Avant Ouattara Côte d’Ivoire a eu des présidents et après lui elle en aura bien d’autres. Nous comprenons aisément les affirmations de ce cadre rassasié et ivre de pouvoir quand on sait de quel parti politique il est issu. Le rassemblement des républicains, un parti qui adore et loue la personne de M. Ouattara, qui est truffé de personnages médiocres et vide d’intellectuels à l’image de certains de ses ministres qui n’ont même pas un niveau BAC. M. Bacongo veut réduire la République de Côte d’Ivoire au niveau du RDR, un parti politique appelé à disparaitre un jour.
Au cas où il l’aurait oublié la Côte d’Ivoire est une République, un Etat doté de lois et d’une constitution. Ce n’est pas parce qu’on n’est venu au pouvoir dans des conditions désastreuses qu’il faut s’y pérenniser, il faut faire preuve d’intelligence. Il faut aussi faire preuve de bon sens pour nous même et pour notre postérité. Nous sommes dans un Etat de droit et qu’il veuille ou non la décision du peuple reste la dernière. Si la Côte d’Ivoire, ce pays indépendant fonctionnait selon les divagations du dernier des névrosés politiques né, lui et sa clique n’aurait jamais connue le seuil du palais présidentiel. Nous serions à l’Etat sauvage où le plus fort serait le plus endurant dans la violence. Nous sommes des hommes et nous sommes civilisés, c’est pourquoi nous régissons les lois afin de contourner toutes formes de sauvagerie civile.
Il est vrai qu’ils ont pris le pouvoir par la violence et les armes en endeuillant les familles, mais toute dictature a une fin.
Abel NAKI, président-fondateur du CRI-Panafricain
Vice-président de la CNC en charge de la communication et du numérique.
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