Par SK | Connectionivoirienne.net
La lune de miel entre le Pdci et son allié le Rdr semble ne plus briller de ses feux. Enivré par les fastes du pouvoir, le parti présidentiel rappelle au Pdci-Rda, un vieil adage qui dit : « En politique, on ne fait pas la passe à l’adversaire. » Le doyen des partis politiques en Côte d’Ivoire l’apprendra à ses dépens. Après avoir mouillé le maillot, abandonné sa mission de parti politique en renonçant à sa candidature à la magistrature suprême pour les beaux yeux d’Alassane Ouattara, c’est aujourd’hui le Pdci qui subit les leçons de morale politique du Rdr. Quand Bédié dit qu’il est temps que tous les partis houphouëtistes reviennent dans la maison du père, le Pdci-Rda, le Rdr lui répond, « on va consulter nos bases d’abord. Et puis, il n’est pas question que le Rdr disparaisse, chacun doit garder son identité. » Et patati et patata.
Cette fois, les deux jeunesses du Pdci (rurale et urbaine) ont pris toute le mesure de la raillerie dont est objet le vieux parti et ont pris les devants. Lors d’une conférence de presse avant la Noël à Abidjan, les deux responsables ont non seulement suspendu leur participation aux activités du Rjdp, la faitière des jeunesses du Rhdp mais ont également demandé aux ministres et autres hauts fonctionnaires du parti de s’apprêter à démissionner.
Malheureusement et comme il fallait s’y attendre, cet appel ne semble pas prospérer auprès de la vieille garde, surtout celle qui profite des bienfaits du pouvoir. Le pouvoir est si bon si doux que celle-ci n’entend point y renoncer pour aller végéter après. Dans l’esprit de ceux qui, au sein du Pdci veulent contre vents et marées rester dans les bonnes grâces, le Pdci ne doit surtout pas devenir un parti d’opposition après avoir été un parti de pouvoir. C’est tout le sens de la démarche d’Adjoumani Kouassi, ministre Pdci, porte-parole de ce parti qui est allé vers Bédié et qui s’est fendu d’une déclaration appelant à l’apaisement au sortir de son tête-à-tête avec Bédié, samedi dernier. « Allons à l’apaisement », a-t-il dit, ajoutant que Ouattara et Bédié sont en phase.
A l’analyse, il faut voir dans cette démarche adjoumanienne, une attitude de capitulation tendant à faire du Pdci la remorque du parti présidentiel. Une attitude de renoncement pour un parti qui aspire à prendre le pouvoir en 2020. Tout se passe comme si l’actuelle direction du Pdci d’Houphouët renonçait définitivement à la lutte face à l’allié Rdr qu’il craint. Pourtant, ce parti possède un vivier à même de le faire revivre et lui donner tout son entrain des années de lutte pour les indépendances. Le parti d’Houphouët a tellement d’arguments à faire valoir pour prendre toute sa place sur l’échiquier politique que l’on comprend difficilement sa posture de résignation. Le Pdci n’est-il pas le parti fondateur de la Côte d’Ivoire moderne ? N’a-t-il pas formé des cadres dans tous les domaines, prêts à relever tous les défis ?
Aussi longtemps que ses dirigeants actuels refuseront de faire valoir les convictions de cette formation au profit des fauteuils juteux, l’alternance en 2020 en sa faveur, ne sera qu’un leurre. A peine Ouattara annonce un remaniement qu’on les voit déjà à la manœuvre pour rester au gouvernement. L’on apprend même que des démarches auraient été entreprises auprès des deux responsables de jeunes pour qu’ils abandonnent leur position actuelle. Des intéressements auraient déjà été promis. Et c’est toujours les mêmes qui sont à la manœuvre. Pendant ce temps, le Rdr peut aisément se frotter les mains et dessiner le parti unifié selon ses désidératas. Que peut encore le Pdci-Rda de Bédié face à la machine Rdr qui détient l’essentiel du pouvoir ? Pas grand-chose dans sa posture actuelle.
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