Par Connectionivoirienne.net
Qui l’eût cru ? Le tout puissant Blaise Compaoré réclamé par la justice de son pays dans le dossier judiciaire lié à l’assassinat de Thomas Sankara en 1987. Depuis le 4 décembre 2015, un mandat d’arrêt a été délivré contre M. Compaoré et il a été signifié aux autorités ivoiriennes qui font de la résistance pour l’instant, alors que le Ghana, le Togo, le Niger leur ont déjà rendu ce service en extradant des pro-Gbagbo entre 2012 et 2013. On se souvient encore de cette petite phrase d’Hamed Bakayoko : « Nous allons les ramener un à un ».
Compaoré qui a été déchu fin octobre 2014 passait des jours paisibles en Côte d’Ivoire sous la protection d’Alassane Ouattara qui lui a offert gite et couvert. « Compaoré peut rester en Côte d’Ivoire le temps qu’il voudra », déclarait le chef de l’Etat ivoirien après une visite qu’il lui a rendue en novembre 2014 à Yamoussoukro, première destination du président déchu.
Le scénario actuel n’avait certainement pas été prévu par le pouvoir d’Abidjan qui comptait sur ses moyens de dissuasion et de pression. Le Burkina ne s’est pas laissé impressionner. Le temps de la justice a sonné pour l’ancien homme fort de Ouaga qui aura régné pendant 27 ans. Celui-là même qui, dans son soutien acharné à la rébellion ivoirienne de 2002 lançait : « Gbagbo finira à la Cpi », comme s’il était lui-même infaillible et non justiciable. Avec la chute de Compaoré le 31 octobre 2014, on savait que Ouattara perdait un pilier parmi ses soutiens internationaux. Mais avec ce mandat d’arrêt international, la justice burkinabé envoie un signal fort au camp Ouattara qui protégeait Compaoré par devoir de gratitude. Ce mandat d’arrêt met fin à un cycle d’impunité. Il est un signal fort pour le camp Ouattara qui est ainsi prévenu. Et les pro-Ouattara n’ont pas tort d’adopter un profil bas sur les réseax sociaux depuis que l’information a été rendue publique. Ce mandat d’arrêt comme l’affaire des écoutes téléphoniques qui empoisonne les relations entre les deux pays ne fait que compliquer la situation d’Alassane Ouattara qui a bien de soucis avec le Burkina au moment où il inaugure un deuxième mandat gagné aux forceps.
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