Côte d’Ivoire: Pour le petit parti de Mabri, l’appel au parti unifié de Bédié « n’est pas une instruction »

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Par Serge Alain Koffi.

Le président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), Albert Mabri Toikeusse, a réitéré dimanche son intention d’être candidat à la présidentielle de 2020, ajoutant que l’appel à un grand parti unifié de son allié, l’ex-chef de l’Etat, Henri Konan Bédié, n’était “pas une instruction’’, dans une interview à Alerte info.

Avant la dernière élection présidentielle d’octobre, vous indiquiez votre intention d’être candidat au prochain scrutin de 2020. Est-ce que vous maintenez toujours votre position ?

Evidemment.

Est-ce à dire que vous ne vous sentez pas concerné par le volet alternance 2020 entre le Rassemblement des républicains (RDR) et le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), de l’appel de Daoukro ?

L’appel de Daoukro a été fait. Nous-mêmes au niveau de l’UDPCI nous sommes allés à un congrès en décembre 2013. Et nous étions au sein du RHDP (Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix), les premiers à lancer l’appel d’un soutien franc à la candidature du président Alassane Ouattara. Le parti m’a alors mis en mission pour faire le tour de nos alliés et de toutes les forces vives de la nation. C’est ce que j’ai fait et nous avons été heureux par la suite que le PDCI, le MFA (Mouvement des forces d’avenir), le RDR et l’UPCI (Union pour la paix en Côte d’Ivoire) nous aient rejoints. Cette position du président Bédié que nous avons saluée d’ailleurs rencontrait celle de l’UDPCI réunie en congrès. Le Président Bédié a lancé plusieurs appels même récemment. Nous avons pris acte de tout cela mais nous attendons que formellement nous soyons conviés à des échanges qui n’ont pas encore eu lieu. Nous avons des raisons d’être ensemble et ce à quoi je m’attèle que j’ai dit au départ, c’est que nous souhaitons qu’au vu de notre engagement et de notre expérience, que le RHDP nous accompagne en 2020 pour que nous consolidons ce qui est en train d’être fait ensemble actuellement.

Le 17 novembre, le président Bédié a demandé aux autres partis membres du RHDP de se fondre dans le PDCI en vue de la création d’un grand parti unifié. Envisagez-vous la disparition à court ou moyen terme de l’UDPCI ?

Ce que je vais vous dire, c’est que chacun de nous peut lancer des appels. Maintenant, il y a des cadres formels de discussion, d’échanges et de décisions. Lorsque formellement, ces questions vont arriver les instances compétentes de l’UDPCI vont se réunir. Ce n’est pas une décision de Mabri, c’est une décision des instances de l’UDPCI. Il y a des décisions qui relèvent de moi, il y a en qui relèvent de la direction de l’UDPCI, du bureau politique de l’UDPCI et du congrès de l’UDPCI. Evidemment, ce dont vous parlez est au-dessus de moi. Et si ça se précise nous ferons en sorte que l’instance compétente se réunisse pour en parler.

Depuis ce dernier appel du président Bédié, des éclats de voix se font entendre au sein du RHDP. Avez-vous des inquiétudes pour 2020. Autrement dit, craignez-vous des risques d’implosion du RHDP ?

Nous n’avons pas d’inquiétudes. Un rassemblement est fait avec des personnes de sensibilités, d’approches ou de visions différentes. Et c’est cette diversité dans le rassemblement qui nous enrichit et rend le RHDP plus fort. Nous devons en tirer le meilleur et c’est à cela que nous devons travailler.

L’appel au parti unifié du président Bédié, est-il pour vous un vœu ou une instruction ?

Un appel n’est pas une instruction.

Le président Ouattara a évoqué l’idée de la création d’un poste de vice-président. Ce poste pourrait-il vous intéresser ?

On peut servir à tous les postes pour la nation lorsqu’on en a les compétences. Ce que l’UDPCI me demande, c’est de me préparer pour les élections de 2020. D’ici là, si je peux servir l’Etat à quelque niveau que ce soit, et si celui qui a aujourd’hui la charge prend la décision, il fera. Mais, je voudrais vous dire que le poste de vice-président pour moi doit rentrer dans un cadre constitutionnel et à partir de là, on verra à quel moment ça s’applique. A ce que je sache, s’il y a une révision constitutionnelle, cela s’appliquera certainement pour les élections à venir. Donc, ce qui m’intéresse, c’est le poste de président.

Les élections législatives c’est pour bientôt. Les Houphouetistes iront-ils à ces élections en RHDP ou en rangs dispersés ?

Nous en parlerons. Nous avons déjà essayé de faire cela à l’occasion des dernières élections, cela n’a pas été possible. Pour les élections locales, nous avons pu partiellement partir ensemble. Nous avons fait mieux à l’occasion de l’élection présidentielle. J’espère que nous allons poursuivre sur cette lancée.

L’affaire des écoutes téléphoniques dans laquelle le président de l’Assemblée nationale est mis en cause continue d’alimenter les débats. Avez-vous écouté la fameuse bande sonore ? Si oui, quelle commentaire faites-vous de cette affaire ?

J’ai écouté la bande sonore via Facebook. Maintenant, nous attendons tous de voir. Vous savez que je suis membre d’un gouvernement. Le président de la République a bien indiqué que le moment venu nous aurons à nous prononcer. Dans une situation pareille, on ne fait de déclaration personnelle.

Croyez-vous en l’authenticité de cette bande sonore comme le soutient le Premier ministre burkinabé le général Isaac Zida ?

Je ne peux pas puisque je n’ai pas les moyens de dire si c’est authentique ou pas.

Serge Alain KOFFI

Alerte info/Connectionivoirienne.net

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