Par Connectionivoirienne.net
Commémoration de l’an 4 de la « déportation » de Gbagbo
Le témoignage inédit de Maurice Lorougnon:
«Ce n’est pas Sansan Kouao qui avait payé les 20 millions de Gbagbo» « Ne brisez pas vos rêves, Gbagbo revient»
A l’occasion de la cérémonie organisée par le Cojep, tendance Youan Bi Agénor, Maurice Lorougnon, Michel Gbagbo, Abou Cissé, Agénor Youan Bi, lui-même, tous ont apporté d’importantes contributions à ce devoir de mémoire, samedi dernier au Baron de Yopougon. Le premier est économiste, diplômé en France mais surtout connu comme ancien rédacteur en chef de «La Voie» après avoir fait les beaux jours du «Nouvel Horizon». Au nom de «l’Association les Amis de Gbagbo» qu’il dirige, il a fait un témoignage racontant l’activisme politique de Laurent Gbagbo alors en exil, en France.
Selon Maurice Lorougnon, arrivé en France en 1982 pour un exil, en provenance de Ouagadougou, Laurent Gbagbo a demandé l’asile politique. Cette année-là, elle lui sera refusée. Il a fallu les brouilles entre Houphouët et Mitterrand pour que les choses changent. Un matin, en 1984, raconte-t-il, Gbagbo est convoqué au Palais de justice de Paris. Alors que lui-même avait fait le choix de l’Algérie pour y poursuivre son exil, parce qu’il était sceptique après cette convocation, il sera agréablement surpris. Dès qu’il se présente à la barre, le juge lui annonce qu’il a obtenu le statut d’exilé politique.
A partir de cet instant, il crée officiellement la première association (Midd : Mouvement ivoirien d’initiatives démocratiques) regroupant de jeunes étudiants ivoiriens de gauche dont Don Melo, Maurice Lorougnon, Constance Yaï. Cette organisation a été mise sur pied dans un bureau octroyé par l’ancien ministre de Mitterrand Jean Pierre Chevènement, un ami de Gbagbo.
A partir de cette date, ajoute le narrateur, de nombreux cadres du Pdci ont commencé à défiler chez Houphouët lui promettant de ramener Gbagbo dont l’exil devenait un problème pour le vieux. Bien plus tard, en 1988, quand Gbagbo rentre au pays, il est reçu par le chef de l’Etat qui lui fait de mirobolantes propositions de postes, Pdg de société, ministre mais surtout Premier ministre.
Gbagbo a tout refusé rétorquant à Houphouët que tout ce qu’il voulait, c’était de créer un journal. Frustré, le régime a instruit tous les imprimeurs de ne jamais accéder à cette demande de Gbagbo. Evidemment, ce dernier qui avait préparé un plan B, sort le Nouvel Horizon peu après le retour du multipartisme en 1990. Les premiers numéros furent imprimés toujours, selon M. Lorougnon, au domicile de Me Kouassi André derrière le cinéma Saguidiba, à Yopougon (une des communes d’Abidjan). Une autre révélation, lors de la présidentielle d’octobre 1990, Maurice Lorougnon soutient que contrairement à ce qui est répandu, ce n’est pas Sansan Kouao qui avait payé la caution de 20 millions de Gbagbo, mais un cadre du Pdci qu’il s’est gardé de citer. «Les autres pleurent mais nous qui l’avons connu, on a espoir. Ne brisez pas vos rêves, Gbagbo arrive», exhorte-t-il en terminant.
Au cours de cette commemoration qui a fait salle comble, le vice-président du Fpi chargé de la formation polique, Me André Kouassi a donné une conférence sur le thème : «Déportation du président Laurent Gbagbo à La Haye et avènement d’une nation démocratique, socialiste et prospère: rêve brisé ou espoir ?» Dans sa conclusion, le conférencier a indiqué qu’en dépit d’une situation politique mauvaise, le rêve de refonder une société démocratique et socialiste n’est point brisé. Bien au contraire, affirme-t-il, c’est le rêve de Ouattara qui est brisé. Lui qui voulait faire oublier Gbagbo et soumettre les ivoiriens à une seule opinion politique et économique. Cinq ans après sa déportation, soutient Me André Kouassi, Laurent Gbagbo reste présent dans le débat politique. ‘’Seule la lutte libère et il appartient aux élites d’en expliquer les fondements’’, relève-t-il en terminant que le Fpi est dans une phase de réorganisation pour porter la lutte après avoir extirpé les infiltrés de son rang.
Commentaires Facebook