Billet d’humeur n°38 d’André Silver Konan : « Non, il n’est pas question que le meurtre de Konin reste impuni »
Regardez bien ce jeune homme. Il s’appelle Christian Wilfried Konin, dit Dubaï. Il avait 26 ans. Jusqu’au 19 novembre 2015, il était encore vivant, se rendait tranquillement au campus de Cocody, où il était inscrit en master 1 de Gestion. C’était un garçon brillant, sympathique et promis à un bel avenir.
Konin a eu le malheur de militer à la Fesci, ce triste syndicat aux méthodes aussi violentes que criminelles et le vendredi dernier, il a eu l’extrême malheur d’être au mauvais moment et a été froidement tué, à coups de gourdins et de machettes, par des étudiants assoiffés de sang, militants d’un syndicat rival à la Fesci, l’Ageeci (qui trahit ainsi le combat de ses fondateurs, dont celui qui l’a payé de sa vie, en l’occurrence Habib Dodo, tué, ironie de l’histoire, par la Fesci, toujours sur le campus de Cocody), dans une sombre affaire de contrôle de chambres de cité, nouvellement attribuées par l’administration.
L’on m’a dit que quatre ou cinq meurtriers présumés auraient été arrêtés, mais le silence du ministère public sur cette affaire me trouble, tandis que les projecteurs sont plutôt braqués sur le vrai faux débat de la dissolution des mouvements estudiantins.
Non, il n’est pas question que le meurtre de Konin (aucun lien de parenté possible, rien de personnel donc) reste impuni. Le débat doit être recentré sur la mise aux arrêts de tous ceux qui sont impliqués dans ce meurtre, des exécutants aux commanditaires, et non sur la dissolution des mouvements estudiantins. Trop c’est trop sur le campus !
André Silver Konan
Journaliste-écrivain
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