551 députés ont voté la prolongation de l’état d’urgence après les attentats de Paris. Seuls 6 ont voté contre, en plus d’une abstention. Ils en ont donné les raisons.
La prolongation de l’état d’urgence n’est pas au goût de tous les députés, six jours après les attentats qui ont fait 129 morts à Paris. S’ils sont 551 à avoir voté pour, une députée s’est abstenue, la socialiste Fanélie Carrey-Conte, et six ont voté contre. Il s’agit des députés du PS Pouria Amirshahi, Gérard Sebaoun et Barbara Romagnan et des écologistes Isabelle Attard, Sergio Coronado et Noël Mamère, Sergio Coronado et Isabelle Attard.
Ils et elles ont mis en avant les arguments qui les ont poussés à aller à l’encontre du reste de l’Assemblée nationale.
Pouria Amirshahi, député des Français établis hors de France
Dans une tribune publiée dans Le Monde, il estime d’abord que la prolongation se fait « dans la précipitation ». Il y explique que « les actions de justice de police ont montré que le besoin prioritaire de moyens et de coordination entre services était plus important sans doute que les dispositifs exorbitants de droits communs accordés aux services de sécurité que constituent par exemple la dernière loi renseignement ou une durée anormalement longue d’un état d’urgence ».
Barbara Romagna, député du Doubs
« Pourquoi décider dès le 19 qu’il faudra le prolonger alors que nous avons jusqu’au 25 pour en juger? s’interroge-t-elle sur son site. De plus, dans un contexte où les terroristes cherchent précisément à réduire nos libertés, n’est-il pas paradoxal que nous les restreignions nous-mêmes? ».
Gérard Sebaoun, député du Val d’Oise
Le socialiste s’est expliqué dans tweet. Il s’y dit en faveur de la prolongation de l’état d’urgence, mais refuse en revanche « le projet de loi parce qu’il élargit le pouvoir administratif ».
Isabelle Attard, députée du Calvados
« La prolongation de l’état d’urgence ne permet qu’une seule chose nouvelle: la mise à l’écart des juges, et donc de la justice. Les policiers doivent présenter des preuves aux juges. C’est une étape obligatoire pour ne pas perdre un temps précieux à détruire la vie d’innocents. Diminuer nos libertés n’empêchera pas de nouveaux attentats », estime la représentante EELV.
Sergio Coronado, député des Français de l’étranger
« Parce que mon intime conviction est que l’état d’urgence n’offre aucune supériorité opérationnelle dans la lutte contre le terrorisme, qu’il représente tout au contraire une suspension de notre état de droit, et donc des risques pour nos libertés, j’ai décidé de voter contre le projet de loi qui proroge l’état d’urgence », s’est justifié le parlementaire EELV sur le Huffington Post.
Noël Mamère, député de Gironde
« La lutte contre le fanatisme de ces islamofascistes va durer bien plus longtemps [que trois mois], devons-nous pour autant accepter de vivre dans un état d’exception permanent, s’est interrogé à la tribune de l’Assemblée nationale le député des Verts. Nous devons prouver que nous sommes capables de réagir à ces infamies par des dispositifs respectueux des libertés fondamentales, par un état de droit fort qui ne distribue pas à la police et à l’exécutif des pouvoirs normalement dévolues à la Justice. »
Fanélie Carrey-Conte, députée de Paris
« J’ai voté l’article 1 sur l’état d’urgence, mais je n’accepte pas les mesures de restriction des libertés dans la révision de la loi de 1955 », a expliqué sur Twitter la seule abstentionniste.
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