Côte d’Ivoire – Ces intellos qui refusent le combat pour la Démocratie en se dissimulant derrière la bible

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Débats et Opinions

Monsieur Liadé Gnazebo ouvre le débat et Monsieur Dapa le referme en nous vendant des illusions. Par BRIGA Tibeu; membre de la Diaspora.

La contribution au débat de Monsieur Dapa Kouakou Donacien « L’obscurantisme n’est pas de Dieu, contrairement aux insinuations de M. Liadé Gnazégbo, soulève des questions et appelle quelque explications car me semble­t­il, l’apport de M. Dapa obscurcit davantage le débat qu’il ne l’éclaire.

Monsieur Dapa déplace le fond du débat, ne répond pas aux interrogations et inquiétudes exposées par Monsieur Liadé. Il semble plus préoccupé à attaquer la personne de Monsieur Liadé que d’enrichir le débat. « Notre bien aimé Liadé Gnazebo, qui se présente tantôt comme militant de gauche, tantôt militant du FPI en France, tantôt représentant de l’ex candidat Charles Konan Banny en France, tantôt journaliste anti­colonialiste, à l’abri du théâtre des opération d’embrasement à la burundaise auquel il prépare l’esprit des ivoiriens, tire sur tout ce qui a un nom, sans épargner le créateur Dieu​  »

Rappelons sans être exhaustif les faits de guerre de M. Dapa dans les méandres de sa pensée et de son évolution politiques. D’abord militant PDCI, ensuite adhérent et
membre influent du parti Lider de M. Mamadou Coulibaly, il soutient, situation inédite, en même temps la candidature de Monsieur Essy Amara, opposé au candidat du parti dont M. Dapa est un des dirigeants. Cette contradiction découverte, lui a valu d’être exclu du parti Lider .

Chassé de son parti pour duplicité en mars 2015, abandonné par Monsieur Essy qui a jeté l’éponge pour ne pas accréditer des élections présidentielles truquées et factices, devenu orphelin, en mal de projet, il s’est mis à dénigrer Monsieur Konan Banny à qui il attribue un certain nombre de défauts, qui à ses yeux, le disqualifient pour occuper le poste suprême de Président de la République de Côte d’Ivoire.

« ​Dieu accompagne peut être les luttes des hommes…; La camarade Agoh Marthe sait que la morale commune n’existe pas sur cette terre, comme la croyance religieuse … Chaque peuple croit en Dieu selon ses propres réalités socio­culturelles​ . » écrit M Liadé. Il n’y a ni blasphème, ni appel au meurtre à la burundaise.

Ensuite M. Liadé émet l’hypothèse selon laquelle « ​Chaque peuple doit se défendre à se libérer des dictatures ou des monarchies comme la France des lumières a amené à
libérer le peuple français de la monarchie absolue qui s’appuyait sur la force des clergés catholiques pour martyriser les populations​.​ »

Le cas des intellectuels français pour l’avènement de la révolution française illustre son hypothèse. « ​Le combat des français a été possible grâce aux intellectuels philosophes comme Jean­Jacques Rousseaux, Voltaire, Diderot etc. Ce qui a été possible avec les intellectuels français ne l’est pas avec les intellectuels africains, Monsieur Liadé le constate tout en le déplorant et esquisse une explication. »​ ...les intellectuels africains ne tardent pas à abdiquer ou à baisser les bras devant les billets de CFA, en utilisant la bible comme bouclier​. » Dans la citation qui soulève le courroux de Monsieur Dapa, il en omet un passage qui concerne « ​devant les billets de CFA​ » Passage qui n’est pas anodin que l’homme de Dieu dissimule volontairement.

M. Liadé ouvre une piste qui pose le problème de la corruption d’une certaine élite africaine mais surtout celle de la Côte d’Ivoire, piste qui met à nu la versatilité de ces élites guidées par l’âpreté du gain ou la recherche d’éventuels postes. La qualification d’intellectuel devrait selon nous être réservée à une minorité. de personnes qui en ont effectivement les caractéristiques. Ils ne sont pas nombreux ­ les intellectuels ­ mais notre époque n’hésite pas à tout confondre. Cette ouverture est aussitôt refermée par Monsieur Dapa qui accuse M. Liadé d’être un hérétique. Il fonde pour ce, son argumentaire sur la foi chrétienne et la morale salvatrice, des valeurs qui sont les siennes. « …monsieur Liadé déconnecte ses concitoyens de la morale salvatrice pour les conduire tout droit à l’immoralité. Ce qui nous apparaît inacceptable​ ​  »

Il s’abrite derrière une prétendue morale salvatrice. Or, en lisant et relisant l’article de M. Liadé Gnazegbo sans parti pris, ni idées préconçues, il apparaît que la lettre et l’esprit de son article ne visent nullement ce que dénonce M Dapa.

La lutte pour la démocratie et la liberté est un ​ combat ​ de longue haleine (… )​, le ​ mot combat employé par M. Liadé ne signifie pas la prise des armes, d’assassinat des adversaires politiques à la Rwandaise ou Burundaise, comme veut le faire croire Monsieur Dapa Kouakou. Le combat ici symbolise la confrontation des idées.

Au vu du cursus universitaire de Madame Agoh qui confie la lutte pour la démocratie à Dieu ou Jésus, peut paraître incompréhensible; qu’elle le fasse seule dans son sanctuaire ne saurait déranger personne; la foi étant un problème individuel, mais que cela se fasse sur la place publique, a de quoi à surprendre. La position de Madame Agoh pourrait selon notre point de vue être assimilée à ce que Julien Benda qualifie de trahison des Clercs.

Le fait d’être contre l’immixtion de l’Eglise ou de la ​ religion miracle dans la vie politique, dire que la morale chrétienne procède de moult interprétations et que de
nombreux crimes ont été justifiés au nom de cette morale, Monsieur Liadé aurait été plus avisé d’ajouter, que de nombreux crimes ont été commis au nom de cette morale chrétienne.

Les suggestions ou appels par lesquels, Liadé demande aux ivoiriens de s’éloigner des prières et des prophéties miracles pour résoudre nos problèmes, ne paraît pas incongru; n’en déplaise à M. Dapa, maître de la foi.

La volonté de Monsieur Dapa dont le but consiste à découdre avec Liadé, de le mettre en porte à faux, conduit M. Dapa à être réducteur notamment. « Quand monsieur Liadé se laisse aller en référence à la révolution française de 1789, il oublie de dire que la liberté sans borne exaltée en occident a engendré…l’homosexualité, la pédérastie, le lesbianisme …….qui n’est point caractéristique d’une quelconque avancée de l’humanité. C’est le comble de l’obscurantisme​.  »

Vouer aux gémonies la révolution française de 1789 sur le plan des moeurs, illustre une certaine inculture, car la dépravation si on peut la nommer ainsi, remonte dans la nuit des temps. Ainsi rappeler Sodome et Gomorrhe à M. Dapa ne nous semble pas vain et superflu. La civilisation grecque a existé avant la révolution française. Donc tous les maux que M. Dapa assimile aux plaies d’Egypte et qu’il attribue à tort à la révolution française, existaient déjà n’en déplaise à M. Dapa.

Monsieur Dapa semble être le prototype de l’intellectuel africain dont parle Liadé. Il refuse le combat pour la démocratie en se dissimulant derrière des valeurs bibliques et de morale. La bible serait selon lui l’alpha et l’oméga de la vérité révélée.

Comment faisaient nos ancêtres car la compréhension de la bible exige que l’impétrant sache lire. La bible est vendue partout, dans tous les coins et recoins du monde même sur les marchés les plus reculés, elles sont même parfois offertes gratuitement. Monsieur Dapa s’est­il déjà interrogé pourquoi les brevets d’invention ne sont­ils pas aussi diffusés et gratuits que la bible ?

La gratuité de la bible qui contraste d’avec la dissimulation des brevets d’invention, devrait pousser Monsieur Dapa, à se méfier de cette oeuvre et son contenu qui sont les créations du dominateur…

Tibeu BRIGA

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