Côte d’Ivoire – Des enregistrements non authentifiés attribués à « Soro et Djibril Bassolé » déchaînent le Net

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Par Noé Michalon

L’enregistrement sonore d’une conversation téléphonique entre deux hommes, présentés comme le président de l’Assemblée nationale ivoirienne, Guillaume Soro, et l’ex-ministre des Affaires étrangères burkinabé, Djibril Bassolé, au sujet du coup d’État de septembre au Burkina Faso a suscité jeudi de nombreuses réactions sur les réseaux sociaux ivoiriens.

Diffusé par le journaliste Théophile Kouamouo sous l’intitulé « Coup d’État du RSP, les écoutes audio qui accusent Soro et Bassolé », le document fait dire celui qui serait M. Soro qu’il voudrait « frapper » le Burkina Faso hors de Ouagadougou afin de « paniquer » l’armée. « Puis le RSP sort en deux temps (…) et frappe des cibles fortes, surtout le PR », reprend-t-il.

Non daté, le fichier sonore de 16 minutes avait été écouté près de 35.000 fois sur le réseau social Soundcloud à la mi-journée et partagé plusieurs milliers fois sur Facebook sous diverses formes.

« Le président (de l’Assemblée nationale, Chérif) Sy ne peut pas vivre, et nous, être tranquilles. Est-ce que tu imagines qu’on aurait pu faire ce qu’on est en train de faire si Tagro et puis IB étaient encore vivants ? », a également dit la personne suspectée d’être M. Soro.

Désiré Tagro est mort dans des circonstances qui font polémique le 12 avril 2011, au lendemain de l’arrestation de l’ex-président Gbagbo, dont il avait été le ministre de l’intérieur. Ibrahim Coulibaly, dit IB, ancien chef de guerre des Forces Nouvelles, a été tué deux semaines plus tard dans des affrontements entre ses troupes et les Forces Républicaines de Côte d’Ivoire.

Dans l’attente de l’authentification du document, des centaines d’internautes ont fait part de leur indignation, souvent sous réserve de vérification des enregistrements. Sous le pseudo de « Témoin », un abonné à Twitter, a qualifié de « proprement scandaleux et indigne » le document « si ce n’est un montage ».

Sur la page Facebook du Président de l’Assemblée nationale, de nombreux commentaires demandent des comptes à l’ex-Premier ministre, à l’instar de Miezan Apichêkê : « C’est grave Soro. (…) Viens nous dire que c’est pas ta voix et celle de Djibril Bassolé. Il faut que tu nous donnes des explications sur cette conversation téléphonique ».

Sur les groupes Facebook datant des soulèvements de 2014 qui avaient conduit l’ex chef de l’État Blaise Compaoré à quitter le pouvoir, certains appellent « les patriotes burkinabè » à « amplifier l’info », d’autres demandent « la peine de mort » pour « avoir trahi la république » tandis que les débats font rage sur l’authenticité du document.

« Comment deux leaders de grands niveaux peuvent-ils s’étendre aussi longtemps au téléphone comme dans ce document ? (…) Je soupçonne une mise en scène par des comédiens pour créer la haine entre les peuples, une vraie fiction phonique », suspecte un internaute. « Cet enregistrement est authentique. Ya pas de doute là dedans », tranche de son côté un Ouagalais dont la photo de profil est celle de l’ex-président burkinabé Thomas Sankara.

« J’ignore encore si cette écoute de Bassolé/Soro est authentique. Mais si c’est le cas, elle est accablante », a écrit le journaliste français Gaël Cogné sur son compte Twitter, avant d’ajouter deux heures plus tard qu’une « source dans l’entourage de Cherif Sy (lui) confirme (son) authenticité ».

En milieu d’après-midi, aucune des deux personnalités concernées n’avait encore réagi à cette publication.

Le 16 septembre, des éléments du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) avaient interrompu le conseil des ministres du gouvernement de transition burkinabè. Le coup d’État, mené par Gilbert Diendéré, l’ex-chef d’état-major de M. Compaoré, avait pris fin le 23 septembre suite à la reddition des putschistes.

NMI
Alerte info/Connectionivoirienne.net

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