Côte d’Ivoire: Ouattara fait-il ses adieux à Paris en “tendant les bras” à Washington ?

ITWvoa

Alassane Dramane Ouattara semble s’être fait à l’idée qu’il faille diversifier ses partenaires commerciaux. En tout cas, c’est ce qui a été donné de voir lors de la cérémonie d’investiture d’ADO le mardi 3 novembre dernier. Ce jour là et contre toute attente, on note la présence d’officiels américains de premier rang contre un seul représentant français, en l’occurrence George Serre, l’Ambassadeur de la France en Côte d’Ivoire. “Pas un seul conseiller de François Hollande, ni le moindre sous-secrétaire d’Etat, n’a jugé utile de se rendre à Abidjan pour assister à l’investiture du président sortant, vainqueur au premier tour le 25 octobre.” rapporte La Lettre du Continent. Fait banal ou révolution diplomatique et économique en cours ?

Il semblerait que la France ait revêtu le costume de partenaire ordinaire en Côte d’Ivoire depuis un certain temps ou qu’on l’ait contraint à le faire. Longtemps considéré comme le partenaire privilégié en matière économique, diplomatique et dans tout autre domaine, Paris n’est plus celui qui fait ou défait les noeuds à Abidjan. De nombreux marchés lui ont échappé au profit des pays comme le Maroc.

Comme si cela ne suffisait pas, les Etats-Unis lorgnent du côté des côtes ivoiriennes. L’ogre américain, représenté à la cérémonie d’investiture d’ADO par Thomas A. Shannon, Conseiller au Département d’Etat, Linda Thomas-Greenfield, sous-Secrétaire d’Etat chargée des Affaires africaines, et de Terrence P. McCulley, son Ambassadeur à Abidjan, nourrit des ambitions économiques et empreintes de volonté d’influence stratégique dans le « pré-carré français » (pour parler des anciennes colonies de la France).

L’US Naval Forces Africa (Navaf) prévoit ainsi d’utiliser la base navale de la capitale économique, gérée par la société Carena, filiale du groupe français Bolloré, pour la maintenance et les réparations de ses navires militaires opérant dans l’océan Atlantique. General Electric est sur le point de prendre une part active pour financer la construction de la centrale thermique de Songon (375 MW) située à la périphérie d’Abidjan (la capitale économique du pays) et dont le montant s’élève à 500 millions d’euros. Le groupe Hilton, le géant américain de l’hôtellerie envisage faire construire au Plateau (le centre des affaires de la capitale) un hôtel cinq étoiles, a-t-on appris d’Africaintelligence.fr .

Ouattara, réélu le 25 octobre dernier avec 83,66% des suffrages exprimés, a bâti son programme de gouvernement autour d’un axe central : faire de la Côte d’Ivoire un pays émergent à l’horizon 2020. Conscients des potentialités économiques du pays, les investisseurs étrangers se bousculent aux portes du Palais présidentiel d’Abidjan. La France perd du terrain, pendant que d’autres pays à l’instar des Etats-Unis creusent leur trou et entendent saisir la moindre opportunité.

Avec Afrique-sur7.fr

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