Alain CAPPEAU, Conseiller Spécial du Président Laurent Gbagbo
Monsieur Ouattara est un artiste de haut vol, et en cela il a toute notre considération. Il est capable de mentir d’une manière éhontée puis de transcender ses mensonges pour les faire accepter comme vérités spirituelles qu’on lui aurait dictées, on entrebâille là sur porte sur la mythomanie. Chapeau monsieur d’être capable de mettre en lévitation, un contorsionniste aux troubles thymiques prononcés, qui sait faire le grand écart entre le maniement des armes et celui d’une déviance intellectuelle en la personne du gardien d’un temple constitutionnel ivoirien, ou encore un maton momifié d’une Commission électorale aux ordres, et de leur faire faire des triples axels en tutus de bananes qu’aurait jalousés Joséphine Baker.
Il est capable de vous dire sans sourciller que sa peau est blanche, que sa compagne est la réincarnation de Mata Hari, ou encore qu’il est le frère de lait de Landru et la communauté des indigents l’accepte, c’est ahurissant ! Mais comment un affabulateur peut-il par contagion rendre les autres autistes, si ce n’est en étant un génie de l’imposture, un Ravachol africain des temps modernes miné par des bouffées délirantes.
Monsieur Ouattara calomnie son temps et son peuple par ignorance de l’histoire, l’histoire des colons, celle de l’asservissement des peuples noirs d’Afrique. Et ça marche ! Alors pourquoi s’en priver ! En cela il nous faut encore nous incliner bien bas.
Monsieur Ouattara n’a qu’une seule pensée, qu’une seule peur, qu’une seule hantise, qu’un seul son fantôme qu’il faut exorciser, c’est Laurent Gbagbo. S’il faut nous rendre à l’évidence alors essayons de raisonner correctement en articulant de faux jugements, et voyons à quoi cela peut nous amener. Soit le syllogisme suivant : Tous les usurpateurs d’identité africains sont hantés par la mémoire de Laurent Gbagbo, Ouattara est un usurpateur d’identité africain, Ouattara est donc hanté par la mémoire de Laurent Gbagbo. Ce syllogisme est parfaitement correct, cependant une prémisse est fausse donc la conclusion devrait être fausse, eh bien non ! Ouattara a en plus la faculté de remettre en cause les principes fondamentaux qui définissent la cohérence du langage français, du grand art ! Vraiment du grand art !
Mais ça n’est pas tout, au-delà d’être un mystificateur, Monsieur Ouattara est également un illusionniste. L’illusion majeure chez ce monsieur c’est de croire qu’il sait et, en conséquence de prendre ses désirs pour des réalités. Nous ne sommes ni dans le monde de la magie, ni dans celui de l’illusion d’optique mais bien dans le monde d’absence de réalisme. Par exemple si il y avait eu 50 votants aux dernières élections et que ce monsieur en ait eu 40 en sa faveur il en aurait conclu, avec un aplomb comminatoire, que plébiscité par 80% des suffrages exprimés, le rendait démocratiquement légitime pour assumer la fonction de chef d’Etat. Si arithmétiquement il y a du sens dans ce propos, le délire qui en ressort retourne du domaine pathologique, c’est le propre d’une raison altérée et malheureusement on n’y peut pas grand-chose. On est presque dans l’illusion interprétative inhérente à la croyance.
Le monde des illusions de Monsieur Ouattara se présente tel qu’il voudrait qu’il soit et l’absence d’opposition effective dans le pays ne fait qu’amplifier cet état de fait. Si sur un plan personnel l’illusion est une régression qui admet l’existence de désirs inconscients, comme par exemple le fait de souhaiter que les portes du pénitencier de Scheveningen se referment à jamais sur la personne de Laurent Gbagbo, au plan politique elle pose un autre problème qui retourne lui de la morale. En effet l’illusion à ce niveau-là substitue à la réalité, une image qui fait plaisir et qui peut conduire à asservir un peuple en l’occurrence le peuple ivoirien à la fantasmagorie de ses désirs !
Est-ce pour cette raison qu’il n’y a eu aucune réaction des populations en Côte d’Ivoire, après les élections truquées du 25 octobre dernier ? Ces populations ont- elles été progressivement, sur ces cinq dernières années groggy à un point tel qu’elles ne sont plus capables de réactions ? Ou alors se seraient-elles adaptées à leur environnement dans un processus d’accommodation génétique ?
Il ne faut pas que ces questions restent sans réponse au risque de voir un si beau et grand pays, la Côte d’ivoire, se fondre culturellement dans une sous-région et se déliter dans la pauvreté des autres. Etre une province du Burkina-Faso n’est pas en soi un problème métaphysique, quand on connait l’opiniâtreté d’un peuple à se sortir du joug dictatorial du Juda de Sankara, en revanche se voir dévitaliser de ses ressources et de ses richesses au profit de contrées sahéliennes claniques ou de certaines places offshores est une insulte à la mémoire collective du pays.
Alain CAPPEAU
Conseiller Spécial du Président Laurent Gbagbo
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