Par Patrice Allégbé
Le Conseil constitutionnel ivoirien « soutient fermement l’initiative de modification de la Constitution », a dit mardi le président de l’institution Mamadou Koné, lors d’une cérémonie de prestation de serment du chef de l’Etat réélu, Alassane Ouattara, au palais de la présidence.
« Monsieur le président de la République, le Conseil constitutionnel soutient fermement votre initiative de modification de la Constitution et souhaite que, en tenant compte des erreurs du passé, cette révision se fasse dans les meilleures conditions de transparence », a affirmé Mamadou Koné.
Pour M. Koné, cette révision constitutionnelle prévue par voie référendaire, devrait se faire avec « précision » afin que le peuple ivoirien sache « le contrat social qui lui est proposé en parfaire connaissance de cause et que nul n’ait le sentiment d’avoir été entraîné malgré lui dans un traquenard ».
Le président Alassane Ouattara, réélu avec 83,66% « au premier tour » de l’élection présidentielle du 25 octobre 2015 et qui poursuit un second mandat, avait annoncé une modification de la Constitution en vue de renforcer la paix en Côte d’Ivoire.
Cette nouvelle Constitution prévoit un poste de « vice-président », rapportent les médias locaux, qui s’interrogent sur la fonction du Premier ministre et la place qu’occupera le président de l’Assemblée nationale, deuxième personnalité du pays.
Selon M. Koné, l’actuelle Constitution est « confligène ». La conjonction de subordination « et » qui indique dans l’article 35 que tout candidat à la présidence de la République doit être Ivoirien « de père et de mère » a « embrasé le pays dans une crise interminable de 2000 à 2010 ».
« La conjonction de subordination ou, remplacée par le et, n’a pas manqué de perturber les électeurs en son temps », ce qui a permis à « la Côte d’Ivoire de mal entrer dans sa deuxième République, favorisant ainsi la flambée de violences de 2000 à 2010 », a-t-il ajouté.
« Nous devons nous munir d’une nouvelle Constitution qui doit garantir l’égalité de tous, la cohésion nationale et la stabilité de nos institutions », a déclaré dans un discours M. Ouattara, pour qui cette modification « doit tenir compte » de l’histoire, de la culture et des valeurs du pays pour une « Côte d’Ivoire nouvelle ».
En juillet 2000, la campagne référendaire pour la révision de la Constitution s’est déroulée sur la base de la conjonction de subordination « ou » et « et ». Les Ivoiriens ont voté en faveur du « et » à un taux de 86%.
PAL
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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