Côte d’Ivoire – Le Conseil constitutionnel confirme le score « soviétique » de Ouattara avec 83% des voix

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Par Edwige Fiendé

Le Conseil constitutionnel ivoirien a confirmé lundi la réélection du président sortant Alassane Ouattara « au premier tour » de la présidentielle du 25 octobre avec 83,66% des voix, rejetant la requête en annulation du scrutin de l’ex-président de l’Assemblée nationale, Mamadou Koulibaly, qui s’était retiré avant le vote.

« Alassane Ouattara est proclamé élu au premier tour de l’élection, président de la République de Côte d’Ivoire », a annoncé le président du Conseil Constitutionnel, Mamadou Koné, face à la presse.

Le conseil a estimé que « l’examen des procès verbaux « ne révèle aucune irrégularité de nature à entacher la sincérité du scrutin ou à affecter le résultat d’ensemble », confirmant les chiffres annoncés par la Commission électorale indépendante (CEI), la structure en charge de l’organisation de l’élection.

M.Ouattara a obtenu 2.618.229 voix soit 83,66%, devant le président du Front populaire ivoirien (FPI,opposition) Pascal Affi N’Guessan avec 290.780 voix soit 9,29% et le député Bertin Kouadio Konan, dit « KKB », qui a obtenu 121.386 voix soit 3,88%. Le Conseil constitutionnel a également validé le taux de participation de 52,86%.

Concernant les réclamations de M.Koulibaly, qui avait annoncé son retrait de la course à la présidentielle et appelé au boycott, elles ont été « rejetées », a indiqué par M. Koné, qui a jugé « le scrutin du 25 octobre régulier ».

Le 30 octobre, le président de Liberté et démocratie pour la République (LIDER, opposition) a introduit un recours auprès du Conseil Constitutionnel « aux fins de s’entendre prononcer l’annulation du scrutin ».

Les griefs de M. Koulibaly, qui portaient, entre autres, sur la prorogation de quatre jours du délai de distribution des cartes d’électeurs par la CEI, l’utilisation par M. Ouattara des couleurs nationales pour confectionner son logo, ont tous été « rejetés » par le Conseil.

Sept candidats, dont l’ex-ministre Henriette Lagou et les indépendants Konan Kouadio Siméon, dit « KKS », Gnangbo Kacou et Jacqueline Claire Kouangoua, étaient en lice pour le scrutin après les retraits de l’ancien diplomate Amara Essy, M. Koulibaly et l’ex-Premier ministre Charles Konan Banny.

EFI
Alerte info/Connectionivoirienne.net

Annulation de la présidentielle ivoirienne : les arguments du Conseil constitutionnel à la requête de Koulibaly

Posté par Afrikipresse

Le candidat du parti ivoirien Lider Mamadou Koulibaly avait saisi le Conseil constitutionnel le 30 octobre 2015 pour demander l’annulation du scrutin à travers cinq arguments, qui ont été rejetés par l’institution ce lundi 02 Novembre 2015.

L’ex-président de l’Assemblée nationale avait, en évoquant l’article 15 du code électoral, reproché à la Cei d’avoir prorogé de quatre jours le délai de distribution des cartes d’électeur alors que la loi prévoit que cette opération prend fin huit jours avant la date du scrutin.

Mamadou Koulibaly a également dit que le candidat du Rhdp a violé l’article 26 en utilisant les couleurs orange, blanc et vert du drapeau national pour confectionner son logo.

Ensuite, il a fait remarquer que la taille du logo du candidat du Rhdp est fortement prépondérante par rapport à ceux des autres candidats. Il a en outre signalé des irrégularités sur le bulletin de vote. Enfin, le candidat de Lider a relevé que se fondant sur un tweet sur les réseaux sociaux, la Rti et Fraternité Matin ont respectivement refusé de le recevoir à l’émission ‘‘face aux électeurs’’ et de publier son message.

Sur la première requête, Mamadou Koné a fait savoir que la carte d’électeurs pouvait être retirée le jour du vote. Mieux, « la qualité d’électeur est constatée par l’inscription sur la liste électorale de sorte que, même sans carte d’électeur, le citoyen peut prendre part au vote s’il est inscrit sur la liste électorale ».

Pour ce qui est de l’utilisation des couleurs du drapeau ivoirien, le président du Conseil Constitutionnel a signalé que « ledit logo n’est en réalité que la juxtaposition des logos des cinq partis politiques qui parrainent la candidature du candidat Ouattara ».

Ajoutant qu’en plus des couleurs orange, blanc et vert, le logo comprend le noir, le jaune et les sept couleurs de l’arc en ciel.

Concernant la troisième requête relative à la prépondérance du logo du candidat du Rhdp, Mamadou Koné a fait savoir que « ce logo n’est que la résultante d’une compilation de logos des cinq partis politiques parrainant ce candidat ».

S’agissant des irrégularités sur le bulletin de vote, le Conseil constitutionnel dit que Mamadou Koulibaly « n’apporte pas la preuve que toutes les irrégularités qu’il dénonce ont entaché la sincérité du scrutin ou altéré le résultat d’ensemble ».

Concernant le dernier grief, il ressort que « les investigations menées par le Conseil constitutionnel ont permis d’établir que, tant sur les réseaux sociaux que sur des chaînes de télévision et de radio étrangères, ainsi que dans la presse écrite, Monsieur Mamadou Koulibaly avait publiquement indiqué qu’il n’était plus candidat pour être élu Président de la République, mais pour combattre cette élection présidentielle dont l’organisation ne lui donnait pas satisfaction. Considérant qu’en se plaçant dans une telle posture consistant à déconsidérer le processus électoral, Monsieur Mamadou Koulibaly perdait le profil du candidat auquel la Rti et Fraternité Matin, selon leurs cahiers de charges, entendaient respectivement ouvrir leur plateau et colonnes, c’est-à-dire ceux qui étaient prêts à venir présenter au peuple leurs projets de société et leurs programmes de gouvernement. Que dès lors il ne peut être reproché à ces media de service public d’avoir exclu Monsieur Mamadou Koulibaly de leur programme de couverture de la campagne électorale ».

T.A.B

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