Par Hervé Coulibaly | Connectionivoirienne.net
Le candidat du Front Populaire Ivoire à l’élection présidentielle du 25 octobre dernier a pris acte ce matin, au siège provisoire du parti à la rose, de la réélection d’Alassane Ouattara à 83,66% des voix, avant de saluer cette victoire.
Candidat malheureux au dernier scrutin présidentiel en Côte d’Ivoire, Pascal Affi N’Guessan a félicité le vainqueur, Alassane Ouattara. Si c’est un acte rempli de symbole pour la jeune démocratie ivoirienne, le Président du Fpi trace ainsi les sillons de la voie à suivre par l’opposition ivoirienne et africaine. «Je prends acte de ce résultat et je lui adresse mes félicitations», a-t-il lancé à l’endroit d’Alassane Ouattara. Toutefois, restant fidèle à son rôle d’opposant, le Lion du Moronou-c’est ainsi il se fait appeler- a fait une lecture des plus désastreuses de ce scrutin. «Je note cependant que les résultats affichés et des scores de candidats dans les grandes régions, dressent le tableau d’un pays encore sous le traumatisme de la guerre. Des taux de participation record de 80% à 100% dans des zones encore récemment occupées par la rébellion armée de 2002 et/ou le candidat du Rhdp réalise des scores avoisinant les 100%. Ce n’est pas un signe de santé démocratique mais plutôt la traduction d’une prise en otage et d’une absence de la liberté d’opinion», a-t-il déploré. Et pour lui, le taux d’abstention est la preuve que son pays est divisé.
«Ailleurs, on observe des taux d’abstention supérieurs à 50% dans des zones ayant vécu durement les affres de la crise postélectorale 2010-2011 et/ou les populations se sont repliées sur elles-mêmes et appréhendant l’échéance électorale comme une grave menace à leur vie, se sont abstenues d’aller voter. Ce qui révèle donc que la Côte d’Ivoire est toujours en crise. La Côte d’Ivoire est toujours divisée. Ce scrutin confirme que le pays a besoin de réconciliation et de démocratie», regrette-t-il.
A l’en croire, le message de la population quant au taux de participation à cette élection est sans ambages : «aujourd’hui, les élections présidentielles sont terminées. Il revient au président élu de tirer toutes les leçons de cette élection à travers le taux de participation, les scores obtenus par les uns et les autres. Les Ivoiriens adressent trois messages à la classe politique. Premièrement, les Ivoiriens ont peur. Ils sont traumatisés. Nous avons le devoir de les sortir du traumatisme au lieu d’exploiter ce sentiment de peur. Deuxièmement, les Ivoiriens tiennent à la paix et à la démocratie car les deux choses sont liées. Troisièmement les Ivoiriens veulent le changement dans la gestion des hommes et des affaires du pays». D’où sa participation à cette élection qui, note-t-il, relève exclusivement de sa volonté à vouloir changer la donne dans un pays désuni. «C’est conscient de cette situation et déterminé à y remédier que je me suis engagé sincèrement et en toute responsabilité, avec mes camarades du Fpi et nos alliés de l’AFD dans le processus électoral. Notre ambition en allant à cette élection était de mobiliser nos compatriotes pour reconquérir le pouvoir d’Etat afin de réconcilier les Ivoiriens, restaurer une paix durable, instaurer la démocratie et promouvoir le progrès social», avoue-t-il. Poursuivant, il a indiqué qu’en dépit de la crise intestine qui mine son parti, «le Fpi a démontré encore une fois, sa grande capacité de résilience malgré les épreuves, le parti s’est dressé comme il a su bien le faire chaque fois que la situation du pays l’exige». Tout en remerciant les militants du Fpi, de l’Afd, le corps diplomatique, les Ivoiriens de la diaspora, le peuple de Côte d ‘Ivoire et la communauté internationale, il a eu une pensée pour son Directeur National de Campagne, Marcel Gossio et son équipe de campagne, qui, «sans moyens et bravant toutes les formes d’intimidation, ont tenu haut le flambeau de la démocratie et permis la tenue de cette élection». Puis d’adresser au peuple Ivoirien, «sa disponibilité à tenir l’engagement» qu’il a pris avec lui, à savoir : «œuvrer pour la paix et la réconciliation nationale».
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