Par Noé Michalon
Les badauds passent sans s’arrêter devant le portail béant du centre de vote de l’institut Nelson Mandela de la commune de Yopougon (Ouest d’Abidjan), dimanche vers 12h00 GMT, comme si le premier tour de la présidentielle ivoirienne était une journée ordinaire.
A quelques kilomètres de là, la commune d’Abobo (Nord d’Abidjan), réputée favorable au président Alassane Ouattara, candidat à sa succession, frémit sous les bruyantes files d’attentes et les passages de la foule des électeurs par les étroites portes des bureaux de vote.
Yopougon et Abobo, les deux communes les plus peuplées de la capitale économique ivoirienne, connaissent un dimanche contrasté : les habitants de Yopougon, historiquement favorables à l’ex-président Laurent Gbagbo , mènent leurs activités quotidienne quand les « Abobolais » se massent pour aller aux urnes.
Au collège William Ponty, à Yopougon, les assesseurs des 16 bureaux de vote se reposent ou mangent paisiblement leur déjeuner. Avec environ 17% de taux de participation à la mi-journée dans cet établissement, le dimanche s’annonce calme.
Si certains quartiers de la commune comme Port-Bouët 2 sont plus animés, à l’instar du Groupe scolaire 2 plateaux, les dizaines de personnes des files d’attentes ne font pas oublier les bureaux vides des autres centres.
« C’est vraiment tranquille ce matin, on ne se presse pas, il n’y a pas d’attente » assurent chacun des trois responsables d’un bureau de l’institut Mandela, devant leur assiette de riz et poisson.
A Abobo, la journée a un goût d’exceptionnel. Ces électeurs s’impatientent avec fougue lorsqu’il s’agit de blâmer les deux heures de retard de l’ouverture du vote, au collège Iris 2, faute de matériel électoral.
« La Commission électorale indépendante (CEI, structure en charge d’organiser le scrutin) joue contre nous ! » s’insurge ainsi une femme avant de quitter le bureau vide.
A l’institut islamique Doumbia Fah d’Abobo, dans un quartier de la commune réputé très favorable au président sortant Alassane Ouattara, les queues s’étendent sur une vingtaine de mètres en dehors du bâtiment tant l’affluence est importante.
Dans les rues de la commune, les bureaux de vote sont donc aisément reconnaissables par les foules qui en sortent, le doigt imbibé d’encre. A Yopougon, il faut plutôt demander aux passants pour avoir une idée de la direction à prendre pour se rendre aux urnes.
NMI avec Alain Tra BI
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Les commentaires sont fermés.