Dans nos différences d’opinions, et quelque soit la légitimité du candidat de chacun, le défi qui s’impose à nous supporteurs, c’est de tout faire pour éviter la catastrophe. L’humilité consiste non pas à bomber et se taper la poitrine pour foncer dans le mur, mais à se ressaisir et examiner chaque signal d’alerte et protéger les innocentes populations, qui ne demandent qu’à vivre en paix et mener tranquillement leur petite vie.
Le « bon ton » dans cette période particulièrement sensible est indiquée. Pour terminer, tous autant que nous sommes, nous serons amenés à agir comme cette femme dans la Bible, qui, voyant que la vie de son unique fils est menacée, a demandé au Roi Salomon de ne point découper l’enfant à la machette et de le rendre à l’usurpatrice qui incitait le Roi à fendre l’enfant en deux, sans remords.
Est-ce le sens du retrait de la candidature d’Essy Amara et de Mamadou Koulibay?
Le débat est ouvert. Quoiqu’il en soit, autant Essy Amara et Mamadou Koulibaly forcent notre respect, autant ceux qui demeurent en lice ont également droit à notre respect, à la seule condition, qu’ils ne contestent pas les résultats, tels qu’ils seront communiqués par monsieur Youssouf Bakayoko ,puis puis entérinés et proclamés définitivement par monsieur Koné Mamadou.
Quelqu’un avait chanté et averti:
» Allez dire aux hommes politiques qu’ils enlèvent nos noms dans leur business. On a tout compris. Ils nous utilisent comme des chameaux, vers des destinations qu’on ignore. Ils allument le feu et après, ils viennent jouer aux pompiers. On a tout compris ».
Ce rappel vise à mettre en garde tous ceux qui voudront se comporter comme l’opposition guinéenne, qui, après avoir pris part au scrutin contesté, demande maintenant la reprise de l’élection, sous prétexte qu’il y aurait eu des fraudes, alors que c’était bien prévisible.
Pour une fois, chaque acteur politique doit assumer pleinement la conséquence de son choix, sans que le peuple n’en subisse les pots cassés.
Pour ma part, j’ai en souvenir que le 8 avril en 2011, pour cause de crise poste électorale, j’ai dû transporter au CHU de Cocody, mon épouse en accouchement compliqué, sous les balles, de Sococé, passant par la RTI, en plein cœur du théâtre des opérations de guerre. Nulle n’ignore le déluge de feu et la bataille atroce entre factions ennemies au niveau du triangle névralgique ( école de gendarmerie- Carrefour La vie- RTI).
Le décor était apocalyptique: des voitures mitraillées, puis brulées ou renversées, avec des cadavres en putréfaction, jonchant le long des trottoirs, des cadavres laissant couler un liquide noirâtres sur plusieurs dizaines de mètres, des odeurs nauséabonds, attirant des charognards qui en ont profité pour élire domicile sur les corps fauchés et des vies fichues, la surface du bitume recouvert « d’un gravier » d’une autre nature, à savoir une quantité incomptable de balles et de douilles, avec quelque fois des explosifs non éclatés, révélant la cadence et l’intensité du concert de chevrotine qui a tonné sur les lieux. Seuls au milieux de ce désert meublé des carcasses de voiture et des cadavres, le carrefour de la Vie, s’est revêtue de son ancienne appellation, c’est-à-dire, « carrefour de la mort « .
Lorsque vous devez rouler sur une chaussée de ce genre (forcement glissante et pouvant renverser la voiture), avec un seul bras, tan disque le bras gauche brandit un mouchoir blanc a l’extérieur de la voiture (en signe de clémence des combattants prêts à tirer sans sommation), et que dans le même temps, votre épouse pleure à la fois des douleurs de l’enfantement et du chaos insoutenable (t’appelant les images de la guerre d’Afghanistan ou de Fayalarjo au Tchad, vous comprendrez pourquoi, l’auteur de cette chronique tient en horreur la guerre, et ne la souhaite même pas à son pire ennemi.
Vous comprendrez alors mon amertume de constater que la soif de pouvoir de quelques uns d’entre nous et la volonté de domination de l’homme par l’homme, exposent la vie de tous (sans exception) exactement au remake de 2011.
Sommes-nous paramétrés pour foncer tout droit dans le mur, aveuglés que nous sommes par le triomphe d’un seul individu dans le fauteuil présidentiel ?
A chacun et chacune des 8 candidats en lice, à l’exception d’Essy Amara et Mamadou Koulibaly, je les regarde droit dans les yeux en leur posant la question suivante:
» Si tu n’es pas élu (e) président de la République, ça t’enlève quoi ? »
» Es-tu né (e) président de la République ? »
« Y’ a-t-il un seul ivoirien en côte d’Ivoire qui soit si indispensable ? »
Nelson Mandela a su garder sa réputation intacte et inoxydable en Afrique et dans le Monde pour avoir craché sur le pouvoir, là où il avait toute la légitimité de passer au fauteuil présidentiel autant d’années que de frustrations carcérales subies, à savoir 27 ans.
A tous les fanatiques qui mettent leur fichues et pauvres vies en danger pour assurer vaille que vaille la présidence de la république à leur candidat, qu’ils daignent se souvenir des conséquences de l’intolérance et des égos surdimensionnées.
Vanité des vanités, tout est vanité et poursuite du vent. J’ai été enfant, je suis devenu adulte. J’ai constaté une seule chose: le dernier des citoyens et le président de sa nation, ont en partage dans l’année, 364 jours et 364 nuits.
Le président n’en a pas plus, et le citoyen n’en a pas moins.
Le citoyen ordinaire tout comme le chef de sa nation, comparaitront un jour devant le Créateur, après que le plastique de chacun se soit réduit en poussière, après la visite imparable des asticots, qui n’ont que faire du rang social de chacun de nous.
Pendant le peu de temps qui nous reste sur terre, seul le culte de la VRAIE FRATERNITE et le culte de l’AMOUR sans limite éviteront à ce pays la catastrophe.
Puisse notre appel être entendu par tous, y compris le premier des ivoiriens.
Qui aime bien, châtie bien. La Parole immuable nous fait obligation de détourner toute personne qui court à sa perte.
Dapa Donacien
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