Affaire ‘‘Affiche de Mamadou Koulibaly’’: Nathalie Yamb et Sourou Koné s’expliquent
Nathalie Yamb, la représentante du candidat Mamadou Koulibaly du parti Liberté et démocratie pour la République (Lider), au cours de la remise des documents électoraux, ce mardi 6 octobre, à Abidjan II-Plateaux, a récusé les affiches de son candidat éditées par la Commission électorale indépendante (Cei). Aussi a-t-elle dénoncé la position du candidat Ouattara qui vient en premier sur le bulletin de vote. Pour sa part, le vice-président de la Cei, Sourou Koné récusant les accusations de Nathalie Yamb, a déclaré: « nous ne pouvons pas changer les choses telles que le Conseil constitutionnel nous les a envoyées ».
Nathalie Yamb (LIDER): « Nous récusons les affiches de notre candidat »
« La photo que nous avons fournie n’est pas celle que nous voyons. La fourniture des photos a fait l’objet d’un cafouillage… Nous avons été contactés comme tous les candidats par le secrétariat général de la Commission électorale indépendante (Cei) qui nous a demandé de fournir des photos. Nous avons posé la question de savoir si c’étaient des photos en couleur, s’il fallait un logo ou pas. L’on nous a répondu: faites ce que vous voulez. Le lendemain, le collaborateur du vice-président en charge de l’opération électorale, nous fait un message demandant de fournir des photos d’un certain format. Vu ces informations contradictoires, nous avons écrit à la Commission électorale pour qu’elle nous transmettre le décret qui fixe ces détails techniques (…) Nous avons finalement été appelés par le secrétariat permanent de la Cei qui nous demandait d’envoyer les photos dans toutes les versions possibles. Et aucune des photos que nous avons envoyées n’a été utilisée pour l’affiche que voyez. Donc, nous la récusons. Je trouve intéressant et très ironique que la commission se permette de fournir la photocopie des décrets aux représentants des candidats sans elle-même connaître le contenu de ces décrets. Car, si elle connaissait le contenu du décret 2015-617 du 9 septembre 2015, elle saurait que les affiches des candidats doivent être présentées avec nom et prénoms. Vous constatez comme moi que l’affiche du candidat Ouattara commence par son prénom et son nom après. La loi dispose également qu’il est proscrit l’utilisation des trois couleurs combinée du drapeau. Vous constatez avec moi que le sigle du candidat Ouattara prend les trois couleurs du drapeau national proscrit par le code électoral. Nous ne pouvons pas accepter une Commission électorale aux ordres dont le premier vice-président, Sourou Koné, se considère comme le président du processus électoral. Et impose aux autres candidats ses désidératas.Le président de la commission m’a chuchoté qu’ils nous fournirons d’autres affiches ».
Sourou Koné, vice-président de la CEI: « La Cei ne reprendra pas ces affiches »
Vous avez été accusé par la représentante du candidat de Lider pour avoir mis en première position Alassane Ouattara et d’avoir choisi vous-même la photo de son candidat. Que lui répondez-vous ?
Voyez-vous, c’est très facile d’accuser. Nous avons déjà répondu à la représentante du candidat Mamadou Koulibaly. La liste nous est arrivée dans un ordre donné par le Conseil constitutionnel qui nous a expliqué que cette liste a été établie dans l’ordre de dépôt des dossiers de candidatures. Le candidat Alassane Ouattara a été le deuxième à déposer son dossier. Et comme le premier n’a pas été retenu, il devient de facto le premier sur la liste. Nous n’avons rien inventé. Nous l’avons dit à la représentante de Mamadou Koulibaly à plusieurs reprises. Mais comme vous le savez, quand on veut tuer son chien, on l’accuse de rage.
Et la photo ?
Lors du dépôt des dossiers de candidatures, on demande des photos aux candidats. Ces photos que vous voyez sur les affiches de Mamadou Koulibaly sont dans son dossier. Mais quand nous avons voulu faire les spécimens des bulletins de vote, nous avons appelé les représentants de tous les candidats pour demander s’ils souhaitent changer la photo. Ils avaient toute la latitude de le faire. Certains l’ont fait. Le représentant du candidat Affi N’Guessan a changé sa photo. Et nous avons même donné des spécifications de photos que les candidats devaient nous faire parvenir. M. Mamadou Koulibaly nous a écrit pour nous demander le décret qui demande des photos de ce format. Et son représentant est venu voir la photo, il n’a rien voulu changer. C’est au contraire sur la position des différents candidats sur le spécimen des bulletins de vote qu’il s’est appesanti et non sur la photo. Nous avons donc estimé que cette photo pouvait être utilisée sur les affiches du candidat Mamadou Koulibaly. D’autant plus que ce n’est pas une photo que nous avons pris ailleurs. C’est la photo qui figurait dans son dossier de candidature. Nous sommes surpris de cette accusation. Elle prétend avoir déposé plusieurs photos. Mais c’est bien l’une de ces photos que nous avons utilisée.
Mais elle récuse ces affiches. Quelle sera alors la suite ?
Mais c’est son droit. Nous, nous avons déjà fait les spécimens et les affiches. Le jour qu’elle voudra, elle peut venir les prendre. Si elle ne veut pas, elle peut en faire d’autres. De toutes les façons, nous savons que les candidats font des affiches en dehors de celles que nous leur donnons. Parce que la Cei ne reprendra pas ces affiches.
Elle dénonce également l’ordre des noms sur les affiches du candidat Alassane Ouattara. Vous avez imprimé Alassane Ouattara au lieu de Ouattara Alassane…
Ce n’est pas la Cei qui donne l’état civil des gens, des candidats. M. Mamadou Koulibaly a demandé pourquoi nous avons mis Alassane Ouattara sur les affiches d’un candidat alors que le concernant, nous avons mis Koulibaly Mamadou. Mais nous avons changé. Vous pouvez le constater sur ses affiches. Parce que c’est ce qui est sur le document que nous a envoyé le Conseil constitutionnel. Nous ne pouvons pas changer les choses telles que le Conseil constitutionnel nous les a envoyées.
Propos recueillis par
Diomandé Mémoué
Fraternité Matin
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