Par Serge Alain Koffi
L’ancien leader des Jeunes Patriotes ivoiriens pro-Gbagbo, Charles Blé Goudé, a appelé samedi depuis sa cellule de la Cour pénale internationale (CPI) où il est incarcéré depuis mars 2014, à un dialogue entre le pouvoir d’Abidjan et l’opposition pour créer les conditions d’une élection présidentielle “apaisée’’ en octobre.
“J’appelle de toutes mes forces à des discussions inclusives entre le pouvoir et l’opposition pour des élections apaisées’’, a déclaré Charles Blé Goudé, dans une note, lue par l’un de ses collaborateurs Dr Patrice Saraka, à l’ouverture d’un congrès de son mouvement politique, le Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (COJEP).
Organisé à Grand-Alépé, une petite bourgade d’environ 300 âmes située à 40 Km au nord d’Abidjan, ce 2e congrès extraordinaire du COJEP dont le thème est : “Quel COJEP pour bâtir une Côte d’Ivoire nouvelle ? ’’, a rassemblé quelques 400 congressistes venus des différentes coordinations du mouvement reparties sur l’ensemble du territoire ivoirien et de quelques unes de l’étranger.
Se prononçant sur l’actualité politique en Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé, accusé par la CPI de “crimes contre l’humanité’’ commis lors des violences post-électorales de novembre 2010-avril 2011 et qui est en attente de son jugement, a estimé que les conditions d’organisation pour une élection présidentielle apaisée ne sont pas réunies.
Reprenant à son compte, les principales revendications de l’opposition ivoirienne, il a pointé une commission électorale “à la solde du pouvoir’’ ; “une constitution régulièrement piétinée’’ par le Chef de l’Etat Alassane Ouattara, candidat à sa succession ; un président du conseil constitutionnel “sorti des entrailles du Rassemblement des républicains (RDR, le parti de M. Ouattara)’’ ; une armée nationale “trop partisane pour assurer la sécurité’’ de l’élection.
M. Blé reproche au gouvernement de vouloir “s’entêter à organiser la présidentielle sans tenir compte des appréhensions légitimes de l’opposition’’.
Avant d’exhorter ses partisans à l’union, il est revenu sur sa situation personnelle à La Haye. “La prison ça dure, la prison c’est dure mais ça ne dure pas éternellement’’, a déclaré l’ancien ministre de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo, avec lequel il croupit à La Haye dans l’attente de leur jugement commun qui devrait s’ouvrir le 10 novembre.
“Je ne sais pas pour combien de temps, je serai encore en prison mais j’ai une certitude, c’est que je serai bientôt parmi vous’’, a-t-il poursuivi dans son adresse à ses partisans.
Prévu pour s’achever dimanche, ce 2e congrès extraordinaire du COJEP devrait décider de la mutation définitive du COJEP en un parti politique.
SKO
Alerte info
Les commentaires sont fermés.