Côte d’Ivoire – Des émeutes à Ferkessédougou font un mort et cinq blessés dont un préfet

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Ferkessédougou- Les émeutes qui ont éclaté dans la nuit de lundi à Ferkessédougou (Nord), suite à la mort d’uncotonculteur à un barrage routier tenu par des gendarmes, a fait un mort et cinq blessés dont un préfet de la région, a appris l’AIP de source médicale.

« Nous avons reçu six blessés, mais l’un d’entre eux, Silué Kadougnou, n’a pas survécu. Il a reçu une balle dans la cage thoracique.Le préfet de Ouangolodougou a eu une blessure ouverte au niveau de la tête, due à un objet contondant », a annoncé cette source, alors que des blessés se trouvaient encore au service de la chirurgie du C HR de Ferkessédougou à 23 H.

« Il y a un cas grave qui nécessite une évacuation sur Korhogo », a-t-elle ajouté. Il s’agit d’un jeune de 26 ans ayant reçu une balle qui lui a fracturé du fémur gauche.
Ces émeutes sont parties d’une manifestation organisée dans l’après-midi par des habitants de Ferkessédougou devant la préfecture de la ville, après l’assassinat, samedi, de Yéo Kidjoufoloko Sékou, 40 ans, reconnu comme le plus riche cotonculteur de la région, dont les proches accusent des gendarmes d’être les auteurs de ce crime.
Selon des témoins, Yéo Sékou était à bord d’un tricycle chargé de chevrons, qu’il venait d’ acheter pour la construction de sa maison à Ferké. Arrivé au poste de contrô ;le de Momirasso (sur l’axe Ferké-Ouangolodougou) tenu par des gendarmes, M. Yéo, qui détenait une forte somme d’argent, descend de l’engin et se rend auprès des agents de l’ordre pour « tenter de négocier son passage moyennant une somme » d’argent.

Il s’en est suivi une vive et longue altercation entre le cotonculteur et les gendarmes, suscitant par moments l’intervention de certains passants. Yéo a été maintenu au poste jusqu’au-delà de 19 H. A 20 heures, alors que les membres de sa famille sont à sa recherche, ne l’ayant pas trouvé au barrage où il avait été retenu par les forces de l’ordre, un coup de fil anonyme leur apprend la présence du corps sans vie de Yéo Sékou à la morgue du CHR de Ferkessédougou.
Une nouvelle qui suscite la colère de certains habitants de la localité. Ces derniers organisent un sit-in devant la préfecture qui dégénère plus tard dans la nuit en émeutes, paralysant du coup la ville et la route internationale Côte d’Ivoire-Burkina Faso.

Des autorités administratives venues pour tenter d’appeler les manifestants à la raison ont été prises à partie. Face la tension qui devenait de plus en plus vive, les gendarmes, encerclés avec les autorités administratives à la brigade de gendarmerie locale, que la foule, surexcitée, tentait d’assiéger, ont fait usage de leurs armes.
Plusieurs gendarmes ont confié à l’AIP avoir quitté leurs domiciles avec leurs familles, tandis que certains d’entre eux, en mission à la frontière burkinabè à Pogo, étaient dans l’incapacité de r etourner auprès de leurs familles à Ferkessédougou dans la matinée de mardi, à cause du blocage de la voie internationale.
Pour l’heure, contactées par l’AIP, ni la gendarmerie ni les autorités administratives n’ont encore réagi.Ces émeutes éclatent alors que le Premier ministre Daniel Kablan Duncan est attendu dans la ville, mardi, pour le lancement des travaux de bitumage de la voie Ferké-Kong-Nassian.
(AIP)

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