Par Edwige Fiendé
Joseph Titi, directeur de publication du quotidien « Aujourd’hui », proche du Front populaire ivoirien (FPI, ex-parti au pouvoir) a estimé lundi que le Conseil national de la presse (CNP) en Côte d’Ivoire, organe de régulation est « en mission » pour le gouvernement, après une suspension de son journal pour publication d’informations non « vérifiées ».
« Le CNP a été mis en mission à partir du moment où le pouvoir n’a pas pu résister aux pressions multiformes qui l’ont contraint à me libérer », a affirmé Joseph Titi.
Le 03 août, M. Titi a été libéré après cinq jours de détention à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA), la plus grande prison du pays pour « outrage au chef de l’Etat » à la suite d’articles qui « tireraient leur source de rapports de la sécurité extérieure » française.
Le CNP qui reproche à M. Titi d’avoir publié des informations issues de « documents qu’il dit détenir des services secrets français sans avoir pris la peine de vérifier et ce en totale violation des règles de la déontologie de la profession », a suspendu son journal pour 21 parutions.
« Je sais que les différents dossiers que nous publions depuis des mois dérangent le pouvoir », a soutenu le directeur de publication pour qui « l’objectif (de cette suspension) est de faire en sorte » que son quotidien soit « loin du débat politique pendant tout ce mois ».
l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire avait qualifié de « faux grossier le document officiel français à l’appui de l’article » de Joseph Titi, dénonçant « une manipulation objective des faits », dans un communiqué paru dans le journal pro-gouvernemental « Fraternité Matin » du 04 août.
EFI
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