Côte d’Ivoire – Il est temps de nous dresser ensemble contre la violation de nos droits

Dhai

Les paroisses catholiques de Hiré et Ouragahio ont été braquées cette semaine (mercredi et vendredi).

D’abord, je dis “yako” ou “ayoka” aux paroisses victimes de ces braquages qui ne me semblent pas relever du hasard! Je leur exprime ma sincère sympathie. Ceux qui ont été braqués et nous qui sommes loin des lieux où se sont déroulés ces malheureux événements, nous contenterons-nous d’indignation, de colère et de prière? Après avoir vu ou appris ce que ces paroisses viennent de subir, que comptons-nous faire? Dans Exode 3, 7-15, par exemple, Yahvé avait, lui aussi, vu. Il avait vu la misère de son peuple (oppression et esclavage) en Égypte. Il avait entendu le cri des Israëlites mais que fit-Il après avoir vu et entendu? Il envoya Moïse affronter Pharaon et libérer son peuple. Les braquages, ca n’arrive pas qu’aux autres et ça risque de continuer si nous ne faisons rien, si chacun reste dans son coin, si nous attendons que ce soient 2 ou 3 personnes qui risquent leur vie pour qu’advienne le changement. À mon avis, ces braquages et ceux qui suivront sont une manière pour Dramane Alassane Ouattara de terroriser les Ivoiriens et de tuer en eux toute volonté d’empêcher la présidentielle d’octobre qui sera tout, sauf juste, transparente et équitable. L’Église (j’entends ici toutes les Églises chrétiennes), en tant que Corps, est une force dont nous n’avons pas encore conscience dans notre pays.

Une force capable de faire échec à n’importe quelle dictature.

Certaines Églises comme celles de France (la marche de plus d’un million de catholiques obligea François Mitterrand en 1984 à retirer le projet de loi visant à intégrer les écoles privées à un grand service public et déboucha sur la démission d’Alain Savary et de Pierre Mauroy), des Philippines (1986), d’Italie (2005), d’Espagne (2005) ont montré que ce Corps, s’il fait passer le bien du pays avant ses propres interêts, s’il parle d’une seule voix et s’il appelle ses membres dans la rue, peut faire reculer n’importe quel imposteur ou tyran.

Il ne s’agit donc plus de trouver toutes sortes d’excuses comme Moïse pour ne pas nous engager. Il s’agit de comprendre que c’est le moment ou jamais de débarrasser notre pays des imposteurs et braqueurs qui l’ont pris en otage depuis 1991(année où des soldats envoyés par le même Dramane bastonnèrent et violèrent nuitamment des étudiants/étudiantes à la cité universitaire de Yopougon) et que Dieu, qui est contre les braquages, l’oppression et la dictature, n’abandonne jamais ceux qui osent se dresser contre la violation de leurs droits. Dramane Ouattara s’apprête à violer une fois de plus notre Constitution. Lui, qui se vante à longueur de journée d’être disciple d’Houphouët qui considérait le dialogue comme l’arme des forts, on pouvait penser qu’il accepterait de discuter avec l’opposition qui ne demande pas la lune mais des choses sensées, légitimes et réalisables. Mais c’était trop attendre de cet homme dont les discours et actes prouvent chaque jour qu’il ne connaît rien d’autre que la violence et la dictature. Ouattara n’est en effet à l’aise que dans le marigot de la force et des menaces. Et, chez lui, la morgue et le mépris ne sont jamais en panne d’imagination dépréciative quand il s’adresse aux opposants qui refusent de l’accompagner dans une parodie d’élection.

Jean-Claude Djereke

Commentaires Facebook

Les commentaires sont fermés.