A mon avis, et je peux me tromper, le temps du dépôt des candidatures (du 3 au 25 août), pour la présidentielle d’octobre 2015, en Côte d’Ivoire, va nous réserver quelques surprises. Voici mon analyse prospective.
Alassane Ouattara
Il attendra le dernier moment pour déposer sa candidature. A mon avis, cette candidature sera portée à la CEI par ses deux directeurs de campagne nationaux que sont Jeannot Kouadio-Ahoussou et Amadou Gon Coulibaly. La nomination officielle de ces deux personnalités qui devront diriger la campagne du candidat du RHDP se fera dans la foulée. Je maintiens mon pronostic selon lequel le Président sortant sera réélu dès le premier tour, avec un taux de participation qui n’atteindra pas celui de 2010.
Charles Konan Banny
Il sera le candidat unique de la CNC. Il aura donc le soutien d’autres candidats déclarés, qui de toutes les façons, ne seraient pas partis individuellement, en l’occurrence Kabran Brou Jérôme (éternel candidat théorique, depuis 2000, Lol) et Martial Ahipeaud. Il sera certes le candidat d’une coalition à laquelle appartient la tendance FPI-Sangaré, mais il attendra en vain, un appel officiel de soutien à sa candidature, de cette tendance. Celle-ci jouera le jeu du poker menteur avec lui, en se faisant représenter aux meetings du candidat, en faisant même prendre la parole à certains de ses seconds couteux, lors de ses rassemblements, mais maintiendra son appel au boycott, « tant que Gbagbo n’est pas libéré ». Cela va d’ailleurs agacer le candidat qui va perdre l’élection.
Pascal Affi N’Guessan
Il portera les couleurs officielles du FPI. Il n’aura pas le soutien de la tendance des frondeurs mais cela il le savait depuis longtemps et se préparait dans ce sens. De tous les candidats déclarés contre le Président sortant, il est le seul (avec Mamadou Koulibaly) qui peut compter sur un électorat propre à lui, et non sur les « 45% » de l’ex-LMP. Il va perdre, mais il est parti pour être le chef de l’opposition, dans la bataille de 2020, étant donné que Banny sera légalement forclos dans cinq ans.
Mamadou Koulibaly
Rien que pour emmerder les gens de la CNC qui l’ont méprisé, il maintiendra sa candidature. Il est comme ça, autant brillant qu’imprévisible. Le président de Lider peut compter sur un petit électorat propre qu’il s’attelle à former politiquement depuis son départ surprenant (il est comme ça) du FPI, après la perte du pouvoir. Il n’améliorera pas son score obtenu lors des législatives de 2012 dans la commune de Koumassi. Mais cela, il le sait déjà.
Essy Amara
Il est la grande inconnue. Il continue d’interroger sa conscience. Il aimerait bien soutenir Banny dont il n’aime pas les méthodes, mais aimerait bien se présenter, tout en sachant que sa cause électorale est entendue. Dans les prochains jours, nous pourrons mieux nous prononcer, quand nous aurons plus de visibilité.
Kouadio Konan Bertin
De la décision définitive d’Essy, dépendra la position définitive de l’ex-président des jeunes du PDCI. Il soupèse (au propre comme au figuré) actuellement son ralliement à Banny ou à Essy et pourquoi pas à Ouattara. Il vaut actuellement des centaines de millions de nos francs et son ralliement a un coût. Comprenne qui pourra… Si les enchères ne sont pas bien enlevées, eh bien, il se jettera dans la bataille parce que, tout compte fait, il n’a rien à y perdre, bien au contraire, il y gagnerait en aura et en légitimité, pour 2020.
Zadi Djédjé et autres
D’autres candidats comme Zadi Djédjé vont maintenir leurs candidatures, juste pour passer à la télé pendant la campagne électorale où chaque candidat dispose d’un temps d’antenne prévu par la loi. Pas sûr que Sylvain Kéan Zoh dispose des 20 millions FCFA de caution.
André Silver Konan
Journaliste-écrivain
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